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FIG 2015. Territoires de l’imaginaire, utopie, représentation et prospective

FIGillustration2 Consacré cette année au thème des « territoires de l’imaginaire, utopie, représentation et prospective », la 26e édition du Festival International de Géographie s’est tenue comme d’habitude à St-Dié-des-Vosges du 2 au 4 octobre 2015. Le pays invité était l'Australie. Par Samuel Coulon

 1. Donner envie de vivre dans notre monde en formant les acteurs du futur

 La séance inaugurale du festival inscrite au Programme National de Formation a une nouvelle fois réuni aux côtés de l'Inspection Générale (Michel Hagnerelle, Catherine Biaggi,  Laurent Carroué) les deux directeurs scientifiques du FIG : Béatrice Colignon et Philippe Pelletier.

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 Tous les intervenants ont souligné la nécessité d'introduire une dimension prospective dans  la géographie du secondaire. La prospective doit, selon Michel Hagnerelle, "irriguer tout notre enseignement". Il s'agit de comprendre le présent pour préparer le futur et de donner aux élèves une "envie d'avenir".  La démarche prospective est, pour Michel Lussault, le moyen de "se réapproprier une relation politique au champ social". Philippe Pelletier, quant à lui, a lancé un appel à stimuler l'imaginaire des élèves en travaillant sur des pays de fiction, ou en inventant les territoires du futur. Stimuler la réflexion des élèves par l'imaginaire, c'est aussi l'appel de Béatrice Colignon qui nous invite à nous intéresser aux "zones qui font rêver" comme les îles tropicales, ou des pays à fort potentiel imaginatif comme l'Australie. C'est pour elle l'occasion d'insister sur le poids considérable des images et de la carte qui sont de puissants vecteurs d'imaginaire.

L'image, un "terrain" de la géographie ?

FIG 2015 Lussaut 2Michel Lussault  est intervenu sur "l'imaginaire géographique" en centrant l'essentiel de son propos sur l'image qui selon lui permet de "subvertir" la géographie. L'image nous renvoie à "une autre façon de faire de la géographie". Elle propose des solutions et questionne le champ social et politique. S'appuyant sur une photographie de la terre prise en 1972,  Michel Lussault  souligne que dans le cas présent, l'image est l'énonciation puissante d'un absence liée à la mort et une prise de conscience que la Terre est fragile. Les images représentent beaucoup plus que ce qu'elles ne présentent. Elles révèlent, elles réfléchissent et résultent d'un dispositif de pensée. Toute image a un effet miroir sur nous-mêmes. L'image est par ailleurs performative (elle "perform") car elle est dotée d'une puissante capacité d'action, elle surexpose, dissimule et joue un rôle considérable dans le processus du traitement de la mémoire.

 

Des projets urbains pour "enverder" le monde

L'iconographie des projets urbain fait apparaitre une réalité spatiale utopique. S'appuyant sur plusieurs exemples d'images de projets urbains comme celui du Heysel en Belgique, ou le projet de réaménagement de la place de la République à Paris, Michel Lussaut souligne le caractère totalement utopique des images de projets urbanistiques teintés d'urbanisme "chlorophilien" dont l'objectif est "d'enverder" le monde.  

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Pour qu'un espace devienne un espace il faut passer par l'image. Les images de projets urbains sont des projections, des mélanges d'imaginaires qui traduisent comment une société traite la question spatiale et sociale d'une manière formelle. La perfection de la forme est au cœur de la dimension utopiste des projets urbanistiques qui imposent de puissants éléments normatifs. L'automobile a disparu, les hommes circulent à vélo ou à pied et ne se parlent pas (les gens sont plus des mitoyens que des citoyens) et l'espace public est dans la plupart des cas décosmopolitisé. Tout cela souligne l'importance des géopouvoirs, et renvoie à toutes les instances qui aménagent la vie spatiale.

 

2. Les ateliers numériques

Comme d'habitude, des ateliers numériques ont été animés par des enseignants enthousiastes venus de nombreuses académies métropolitaines, mais aussi - et c'est nouveau - du réseau de l'AEFE (Maroc, Vietnam). Ce fut l'occasion de découvrir de nouvelles démarches pédagogiques intégrant des nouveaux outils numériques en lien avec  le thème de cette 26e édition du FIG.

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Stéphane Monnier et Antoine Vaillant (académie de Rouen)

Installés en face de l'hôtel de ville dans l'espace consacré à la géomatique, ces ateliers se sont déroulés comme l'an passé au 1er étage de l'Institut Nicolas-Copernic, situé juste au-dessus du salon du livre. Une dizaine de professeurs qui exercent en collège,  lycée ou lycée professionnel ont ainsi proposé des séquences riches et variées, construites par les enseignants eux-mêmes, intégrant l'usage d'outils ou de ressources numériques nouvelles. Le recours aux jeux sérieux (Halte aux catastrophes, Écoville), la réalisation d'un reportage vidéo à Roubaix, le voyage sonore à Casablanca, l'utilisation d'outil géographique comme QGis ou des logiciels de traitement d'images ouvrent des pistes nouvelles et renouvellent nos approches didactiques.

Pour la deuxième année consécutive, Edugéo était à l'honneur cette année avec son intégration dans cinq séquences. Rappelons que ce formidable outil de l'Institut Géographique National (IGN) est toujours offert gratuitement à tous les professeurs et à leurs élèves au sein du portail Eduthèque. Edugéo est par ailleurs disponible pour tablette iPad ou Androïd.

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Cédric Ridel (Lycée Marguerite Duras d'Hô-Chi-Minh-Ville, AEFE), Valérie Marcon (DNE), Olivier Pingal (DNE) et Gilles Clara (académie d'Aix-Marseille)

Ces ateliers ont été pilotés pour la 4e année par Jean-Louis Leydet (DAN et IA-IPR d'Aix-Marseille) dans le cadre du Plan National de Formation organisé par la DGESCO (Direction Générale de l'Enseignement Scolaire), les services de la DNE (Direction du Numérique pour l'Education) avec Valérie Marcon et Olivier Pingal, et avec le soutien du Réseau Canopé. 

pdf download La brochure "Géographie. Enseigner avec le numérique" éditée par la DNE regroupe la totalité des contenus des ateliers numériques 2015.

 Les captations de certains de ces ateliers seront disponibles sur le site du FIG de Canopé.

 3. Salon de la géomatique

Le Salon Géomatique permet  aux visiteurs d’avoir une vue d’ensemble sur les méthodes et outils géographiques capables d’échanger et de traiter des données localisées. Vitrine de l'innovation, il réunit une quinzaine d'exposants qui proposent  des démonstrations, organisent des mini-conférences et font tester leurs derniers outils numériques. Ce fut l'occasion de découvrir sur les stands les denières nouveautés d'Edugéo développé par l'IGN ou d'assister au lancement de l'application Géo Croquis Bac, une application pour préparer l'épreuve de géographie en classe terminale, éditée par le réseau Canopé, disponible sur l'App Store et Google Play Store.

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Jackie Pouzin (Édugéo-IGN),  Samuel Coulon (Canopé d'Ile-de-France) et Nathalie Rodallec (académie de Paris)

Le thème du FIG 2016 a été annoncé lors de la cérémonie de clôture de cette 26e édition : "Un monde qui va vite ?" avec comme pays invité : la Belgique.

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http://sydney-des-vosges.tumblr.com