Bandeau
metaphore-logo

Travailler la métaphore en 5ème avec les portraits araucans.

Sixtine Hubsch, professeure de Lettres, propose, dans le cadre d'une séquence didactique en 5ème sur "La réécriture du mythe : de Robinson à Vendredi", une séance de travail sur la métaphore avec l'écriture de portraits araucans.

 Objet d'étude : récits d’aventures

Intitulé de la séquence : La réécriture du mythe : de Robinson à Vendredi

Support : Vendredi ou la vie sauvage de Michel Tournier (œuvre intégrale)

Problématique: Comment les rapports entre « civilisé » et « sauvage » se retrouvent-ils inversés dans le roman de Michel Tournier?

 

Séance

Un papillon c’est une marguerite qui vole.

Problématique

Comment la métaphore transforme-t-elle la réalité vécue par Robinson et Vendredi ?

Compétence visée

Utiliser ses capacités de raisonnement, ses connaissances sur la langue, savoir faire appel à des outils variés pour améliorer son texte

Supports

Chapitre 26 de Vendredi ou la vie sauvage

Objectif principal

Construire un portrait araucan

Objectifs détaillés

-Définir la métaphore (en lien avec la comparaison)

-Elaborer des métaphores

-Réinvestir les connaissances sur les propositions subordonnées relatives

 Activités :

 

1.  Rappel sur la comparaison à partir des connaissances des élèves.

- Une comparaison consiste à rapprocher deux éléments au moyen d’un outil de comparaison (comme, tel, semblable à …)

 Exemple : Le feuillage des arbres faisait comme une mer verte que le vent agitait.

-Repérer le comparé, le comparant et l’outil de comparaison

 

2. Lecture du chapitre 26.

-Relever les phrases construites sur le même modèle que « un papillon c’est une marguerite qui vole »

-Repérer la différence avec la comparaison (absence de l’outil de comparaison : rapprochement direct entre deux réalités)

 C’est une METAPHORE (comparaison sans outil de comparaison).

-Trouver et noter la définition présente dans le chapitre : « Il acceptait peu à peu que les choses les plus éloignées les unes des autres – comme la lune et un galet, les larmes et la pluie – puissent se ressembler au point d’être confondues, et que les mots volent d’une chose à une autre, même si ça devait un peu embrouiller les idées. »

-Application : inventer des métaphores (donner des idées pour guider les élèves si nécessaire : un nuage, un ballon, un gâteau,…).

 

3.  Ecriture : atelier de portraits araucans.

-Lecture de l’explication sur le portrait Araucan :

« Il entra tout à fait dans le jeu quand Vendredi lui expliqua les règles du Portrait araucan en cinq touches. Vendredi lui disait par exemple :

— C’est une mère qui te berce, c’est un cuisinier qui sale ta soupe, c’est une armée de soldats qui te retient prisonnier, c’est une grosse bête qui se fâche, hurle et trépigne quand il fait du vent, c’est une peau de serpent aux mille écailles qui miroitent au soleil. Qu’est-ce que c’est ?

— C’est l’Océan ! triompha Robinson.

Et pour montrer qu’il avait compris la règle du jeu, il interrogea Vendredi à son tour :

— C’est une toison géante où deux hommes sont cachés comme des puces, c’est le sourcil qui se fronce audessus du gros oeil de la mer, c’est un peu de vert sur beaucoup de bleu, c’est un peu d’eau douce dans beaucoup d’eau salée, c’est un bateau toujours immobile à l’ancre. Qu’est-ce que c’est ? —

 C’est notre île, Speranza, s’écria Vendredi ».

-Remarque : les métaphores sont précisées par des propositions subordonnées relatives : « C’est un […] qui […]» répété cinq fois dans chaque portrait (effectuer avec les élèves l’analyse grammaticale sur un exemple)

-Elaborer par groupe de 5 un portrait araucan : passer dans les rangs pour vérifier la bonne compréhension de la métaphore par les élèves.

Exemples de réalisations

 

Ce sont plusieurs ballons d’eau qui s’envolent,

C’est de la barbe à papa qui n’a pas de goût,

Ce sont des moutons qui se promènent dans le ciel,

C’est une figure qui n’a pas de forme fixe,

C’est une boule de coton qui pleure souvent.

Qu’est-ce que c’est ?

Les nuages.

 

 

C’est un arc-en-ciel de couleur,

C’est une tempête de sucre qui fond dans la bouche,

C’est un sachet de billes qui se déguste,

C’est un aimant qui attire les enfants,

Ce sont des petits monstres qui amènent chez le dentiste.

Qu’est-ce que c’est ?

Des bonbons.

 

 

C’est un A géant qui est prêt à être visité,

C’est une fusée qui va décoller,

C’est un phare qui illumine la ville entière

C’est un cornet de glace qui est à l’envers,

C’est la pointe d’une flèche qui fait rêver les touristes,

Qu’est-ce que c’est ?

La Tour Eiffel.