Cette séquence a pour but de penser la ville du futur : par une initiation à la prospective territoriale, les élèves comprennent les grands défis des métropoles d’aujourd’hui, s’approprient le réel existant et raisonnent sur des notions fondamentales de la géographie : l’habiter, le développement durable. Ce travail, qui inclut une séance d'accompagnement personnalisé, a été réalisé par Jean-Luc Kharitonnoff, professeur au collège Léon-Gambetta (XXe arr.) et ses élèves de 6e, sous le pilotage de Rachid Azzouz, Véronique Grandpierre et Jacqueline Jalta, IA-IPR. Il a été présenté en mars 2016, lors des animations consacrées à la présentation des programmes applicables à partir de la rentrée 2016.
Proposition de découpage horaire pour le thème 1 :
Cette séquence s'inscrit dans l'étude de "l'habiter", concept scientifique renouvelé depuis le tournant des années 2000 (O. Lazzarotti, M. Stock, J. Lévy, M. Lussault). Il s'agit d'enseigner la façon dont les individus pratiquent les lieux et en font l'expérience. Ces lieux varient en fonction des importantes mobilités et des intentions différentes de ses "habitants", pour y résider, travailler, consommer, se divertir, se déplacer, cohabiter, etc., Par leur pratique quotidienne, intermittente ou occasionnelle, ils les façonnent et les modifient en profondeur. L'habiter est la notion centrale enseignée en 6e, mais aussi le fil conducteur de tout le cycle 3, et donc des programmes de géographie depuis le CM1.
La séquence est aussi une initiation à la prospective territoriale, dimension plus nouvelle dans les programmes. Elle consiste non pas à prévoir l'avenir mais à envisager la possibilité d'un développement durable urbain sur la base de constats géographiques et de processus déjà en œuvre. La prospective devient ainsi un levier pédagogique car les élèves doivent savoir analyser le réel existant des métropoles et manier des savoirs et des notions géographiques que l'on pourra à cette occasion vérifier. Comme avec la notion d'habiter, elle inclut une dimension citoyenne car elle réconcilie l'habitant avec un territoire porteur de potentiels et objet de débats, et dont il est acteur. Elle peut donc intégrer le parcours citoyen de l'élève. Là encore, cette partie du programme de 6e fait le lien avec le "mieux habiter" et l'écoquartier, deux thèmes étudiés en CM2.
La séquence propose donc de réactiver et approfondir des contenus précédemment étudiés depuis le cours moyen et surtout dans le 1er sous-thème sur les métropoles et leurs habitants :
Puis, à partir de ces constats, les élèves comprennent que la pratique des espaces de la métropole :
Problématique
Comment la ville du futur pourra-t-elle améliorer la vie de ses habitants ?
La séquence est construite pour mettre progressivement en œuvre une compétence centrale : raisonner, justifier une démarche et des choix effectués.
Effectivement, imaginer raisonnablement le futur d’un territoire ancré sur l'existant, c'est :
L'imaginaire doit permettre ainsi de relire le réel.
D'autres compétences sont travaillées :
Durée : 3 heures
Pour confronter les aménagements imaginés par les élèves avec des projets réels :
Pour la mise en perspective :
Introduction (10')
Les élèves réactivent les acquis du sous-thème précédent pour citer les problèmes et contraintes des habitants des métropoles.
Le professeur annonce la problématique : comment la ville du futur pourra-t-elle améliorer la vie de ses habitants ?
I. Imaginer la ville du futur pour mieux l’habiter
En travail par groupes de quatre (20'), les élèves répondent à la consigne : "vous êtes habitant d’une métropole. Proposez au maire des solutions et des aménagements pour mieux habiter la ville du futur."
Les groupes sont dédoublés en fonction des effectifs de la classe.
Ce travail constitue une première étape de mise en œuvre de la compétence "raisonner, justifier une démarche et les choix effectués" : les élèves formulent des hypothèses.
Le travail de groupe permet également de "coopérer et mutualiser" : organiser son travail dans le cadre d’un groupe pour élaborer une tache commune.
Le débat dans chaque groupe porte sur la crédibilité et la faisabilité des hypothèses imaginées dans un raisonnement géographique.
Le professeur passe dans les groupes pour :
- organiser le débat et la prise de parole en ce sens ;
- vérifier le respect de la consigne.
Puis les rapporteurs de groupe restituent à la classe entière les propositions afin de les mutualiser (20').
Exemple des propositions d'une classe de 6e du collège Léon-Gambetta (Paris XXe) :
II. Vérifier les propositions imaginées
Il s'agit de vérifier quelques propositions imaginées par les élèves en les confrontant avec des projets d’aménagement futurs ou en cours. Le professeur constitue des dossiers documentaires correspondant à ces propositions : panneaux solaires à Douala, serres urbaines et immeuble qui grandit au fur et à mesure des besoins à Montréal, projet de télécabines aériennes à Tel-Aviv, immeuble neuf de mixité sociale à Paris. Un élève n'étudie qu'un seul dossier.
Par cette confrontation, la classe avance sur la compétence "raisonner, justifier" en passant à l'étape de vérification des hypothèses. Elle travaille aussi la compétence "comprendre un document".
Cette séance de travail autonome peut être l'occasion d'un accompagnement personnalisé. Les documents et les consignes sont de niveaux gradués, adaptés à des profils différents, de la remédiation avec des tâches simples et aidées à l'approfondissement nécessitant plus d'autonomie pour des élèves à l'aise.
En salle informatique, les élèves accèdent (en binôme ou seuls) par le bureau de leur poste au dossier documentaire qui leur est assigné, composé de documents, adresses des sites Internet, films et consignes.
Voir les dossiers documentaires sur
En fonction du temps restant, quelques élèves restituent ensuite à l'oral leur travail. Le professeur valide et corrige ces présentations.
III. Des scénarios d'avenir pour la ville : "comment caractériser la ville de demain ?"
Il s'agit d'une mise en perspective à partir des propositions des élèves et des exemples réels étudiés. Le professeur enseigne les grandes tendances qui n'auraient pas été envisagées dans les parties précédentes, notamment la ville intelligente (smart city) et initie au développement durable urbain.
Les élèves mettent en pratique deux compétences :
En renseignant un tableau simple de prise d'informations, ils étudient d'abord une petite infographie présentant quelques équipements de la ville intelligente :
D'après le site Internet d'Arte.
Elle permet de définir simplement pour des 6e la ville intelligente : elle utilise les connexions numériques pour mieux organiser les services utilisés par les divers habitants, leurs mobilités et pour préserver l’environnement.
Puis, pour introduire la notion de développement durable, le professeur reprend quelques exemples des projets réels étudiés dans le II. Il montre en quoi ces aménagements doivent permettre à la fois d’encourager les activités économiques, atténuer les inégalités et respecter l’environnement.
Le professeur relève et note les travaux individuels effectués dans la IIe partie et peut aussi évaluer les restitutions orales.
Voir la proposition de fiche d'évaluation.
Sur la notion d’« Habiter » :
Sur la ville de demain :
Sur les projets d’aménagement présentés :
Télécharger le déroulé complet.