C’est par le prisme de l’emploi que les auteurs proposent une socioéconomie des services à la personne. Le développement des services à la personne est d’abord replacé dans le contexte de tertiarisation des économies (développées) et de l’emploi, en même temps qu’est tentée une caractérisation des services à la personne. Puis est discuté le statut de secteur attribué souvent à ces services à la personnes dont il est montré que la quantification est particulièrement difficile. Les transformations de l’organisation des activités de services à la personne sont ensuite analysées (en particulier, les tentatives récentes de structurer, au moins partiellement, celles-ci en « marchés »).  Les auteurs montrent aussi que les emplois dans les services à la personne sont, pour leur grande majorité, des emplois de mauvaise qualité ; le manque d’attractivité de ceux-ci pose un sérieux problème de recrutement de professionnels pour donner satisfaction à une demande inexorablement croissante et fait craindre une médiocre qualité des services rendus par des « professionnels » eux-mêmes insuffisamment qualifiés. Ainsi, la professionnalisation, jusqu’ici « manquée », selon les auteurs, constitue la condition impérative pour assurer la pérennité de ce secteur. Ouvrage tout à fait intéressant, au croisement de l’économique et du social.

S. Miletitch