L’auteur commence par recenser les fondements de la puissance américaine dans l’économie mondiale : même si des signes de déclin de la domination monétaire et financière des Etats-Unis s’observent, ceux-ci restent une impressionante puissance économique à l’échelle mondiale ; après avoir rappelé leur leadership mondial dans le domaine de l’innovation, l’auteur s’interroge sur leur capacité à maintenir ce leadership et l’avance technologique qui en résulte. Le chapitre suivant s’intéresse au marché du travail américain, caractérisé par sa réactivité aux fluctuations économiques (ce qui est plutôt une qualité) mais aussi par sa flexibilité, par les inégalités salariales et par l’importance de la « pauvreté laborieuse » (ce qui constitue plutôt des défauts, au moins pour les deux dernières caractéristiques). Sont également analysées les inégalités économiques et sociales aux Etats-Unis (leur ampleur, leurs origines et les formes qu’elles prennent). Le pilotage de l’économie américaine (« laisser-faire ou keynésianisme pragmatique ? ») est ensuite examiné puis est mise en cause la responsabilité des Etats-Unis dans l’instabilité financière mondiale. Enfin, les deux derniers chapitres s’interrogent, d’une part, sur la soutenabilité (du point de vue écologique) du mode de croissance américain et, d’autre part, sur l’exemple que les Etats-Unis peuvent représenter pour l’Europe (l’auteur conclue plutôt à une convergence (et à une interdépendance croissante) des économies américaine et européenne. Ouvrage clair et synthétique. Lecture aisée et utile.

S. Miletitch