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A quelles conditions construire des concepts avec de jeunes enfants ?

Vignette conditions concepts L’enfant apprend si les conditions suivantes sont réunies :

  • Une expérience manipulatoire et exploratoire l’amène à toucher, agir, ressentir…
  • Une mise en mots contextualisée permet d’accompagner et d’expliquer l’action en cours ; l’enseignant propose, questionne, reformule ce qui se fait, s’observe, se ressent… Une syntaxe et du vocabulaire sont précisées selon le domaine d’expérimentation concerné, en particulier pour les domaines scientifiques et mathématiques.
  • Un premier niveau de symbolisation est opéré : schématisation, dessin, trace écrite…
  • Le rappel de la situation est opéré dans un temps décalé, avec l’aide des supports et des traces de la séance (photos, dessins, schéma…)

(par Eve Leleu-Galland, publié en janvier 2011)

Sommaire

1. Offrir aux enfants un environnement riche, ouvert sur l’action et le questionnement

2. Aider les enfants à s’approprier une tâche

3. Proposer des problèmes pour développer l’activité opératoire de l’enfant

4. Inciter les enfants à échanger et à collaborer entre eux

5. Aider à la structuration des acquisitions notamment par l’expression et la communication

En résumé


 

1. Offrir aux enfants un environnement riche, ouvert sur l’action et le questionnement

Les activités doivent correspondre à des centres d’intérêt des enfants. Elles sont organisées en ateliers, sous forme « d’espaces » aménagés pour un travail autonome (espace marchande, espace lego, espace « expérimentation avec des objets »…) sous forme collective, dans le cadre de séances pilotées par l’enseignant à partir d’une situation-problème, d’un questionnement. Elles s’appuient sur un matériel riche et varié : objets « tout venant », jeux, supports fabriqués par l’enseignant ou par les enfants… Un équilibre doit être trouvé entre les occasions où l’activité est spontanée et celles dans lesquelles elle est provoquée par un questionnement apporté par l’enseignant.

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2. Aider les enfants à s’approprier une tâche

Les enfants doivent comprendre et s’approprier correctement la tâche proposée. La présentation de l’activité, l’explication de ce qui est à faire, les consignes font l’objet d’une attention particulière de la part de l’enseignant. Le recours au mime, l’utilisation d’exemples, la présentation de ce qui est attendu, ou la reformulation par des enfants constituent des moyens de favoriser l’appropriation des éléments du contexte, de ses contraintes et du problème à résoudre.

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3. Proposer des problèmes pour développer l’activité opératoire de l’enfant

Le questionnement spontané ou provoqué peut être fait à partir de situations concrètes, de situations familières, de situations ludiques ou aménagées spécialement par l’enseignante. Il place les jeunes enfants en situation de résolution de problème ; la réponse n’est pas disponible d’emblée et son élaboration nécessite : - dans un premier temps des actions de la part de l’enfant, une exploration, des manipulations, guidées, autonomes… - puis progressivement une anticipation sur l’action à réaliser, le recours à des essais et des ajustements… Stimulé par le plaisir du jeu, de l’action, de l’exploration, l’enfant se familiarise progressivement avec les contraintes imposées par l’enseignant dans certaines situations (règles d’un jeu, équité d’un partage…). Guidé par la réussite ou par l’échec de son projet (ou de celui qu’on lui a fait partager), stimulé par l’enseignant qui veille à ce que le découragement ne s’installe pas, l’enfant développe des stratégies intelligentes par tâtonnement et régulation. Progressivement, il devient capable, d’une part d’anticiper certaines décisions et d’autre part d’expliquer, avec ses mots, son intention ou encore les raisons d’un échec ou d’une réussite.

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4. Inciter les enfants à échanger et à collaborer entre eux

L’entraide lors de certaines phases d’un projet commun, le partage des découvertes, le constat et l’acceptation de l’échec ou de la réussite, l’échange spontané ou provoqué sur leurs raisons possibles et sur la proposition d’une autre façon de procéder… contribuent à apprendre à connaître l’autre, à l’accepter, à l’apprécier, à le respecter et à mesurer l’importance de la collaboration.

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5. Aider à la structuration des acquisitions notamment par l’expression et la communication

Les connaissances se forgent tant par l’activité et son observation, que par la verbalisation de l’action, son examen critique, sa mise en relation avec d’autres expériences vécues à l’école ou dans la famille. Le langage et différentes sortes de représentations (maquettes, dessins, schémas, symboles) contribuent à structurer ces connaissances et à les fixer en mémoire. Il est important de conserver une trace figurative ou symbolique des moments d’apprentissage. Les formulations orales qui accompagnent l’observation et l’action de l’enfant, soutenues par l’enseignant, constituent une aide à la prise de conscience de certaines questions ou de certaines régularités.

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En résumé

L’enfant apprend si les conditions suivantes sont réunies :

  1. Une expérience manipulatoire et exploratoire l’amène à toucher, agir, ressentir…
  2. Une mise en mots contextualisée permet d’accompagner et d’expliquer l’action en cours ; l’enseignant propose, questionne, reformule ce qui se fait, s’observe, se ressent… Une syntaxe et du vocabulaire sont précisées selon le domaine d’expérimentation concerné, en particulier pour les domaines scientifiques et mathématiques.
  3. Un premier niveau de symbolisation est opéré : schématisation, dessin, trace écrite…
  4. Le rappel de la situation est opéré dans un temps décalé, avec l’aide des supports et des traces de la séance (photos, dessins, schéma…)

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