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2018-2019 : les lycées RASPAIL et EMILE DUBOIS s'engagent pour la Liberté de la Presse

DtLd5dDXgAA3fUs Deux lycées parisiens s'engagent pour la Liberté de la Presse via le programme Renvoyé Spécial porté par la Maison des Journalistes et le CLEMI.

Le Lycée Professionnel Raspail (14è) et le Lycée technologique Emile Dubois (14è) ont accueilli cette année un journaliste exilé en France dans le cadre du programme Renvoyé Spécial. 
Découvrez la richesse de l'expérience pédagogique ci-dessous ! Vous pouvez aussi écouter un reportage radio d'une de ces rencontres dans l'émission l'Atelier des médias du 23 mars 2019 de RFI. 

Février 2019 : une journaliste exilée à la rencontre d’étudiants du lycée Raspail (14è)

Mardi 5 février 2019, Nazeeha Saeed, journaliste bahreïnie en exil, est intervenue dans le cadre de l’opération Renvoyé Spécial au lycée des Métiers Raspail (Paris 14e) pour témoigner sur son parcours de journaliste exilée auprès d’une trentaine d’étudiants en première année de BTS TC (Technico-Commercial).

La salle de la rencontre était décorée par les affiches de l'exposition que les élèves ont réalisée avec la professeure-documentaliste, réalisée grâce à un logiciel en ligne : https://view.genial.ly/5c616459517a252c7ccca8d0/exposition-tc1

Plus d'info sur le site Documentation de l'Académie de Paris : exposition-numerique-et-interactive-sur-la-presse-exposition-renvoye-special-la-presse-en-questions-au-lycee-raspail

Réalisée avec le soutien du CLEMI, de Presstalis, la Mairie de Paris, cette rencontre a été préparée par Mesdames Saliha Azzouz (professeur  d’anglais), Amélie Chaumette (professeur-documentaliste) et Nouzha Naciri (professeur de développement de clientèles).

20190205 103656Nazeeha Saeed est une journaliste originaire du Bahrein qui, depuis une dizaine d’années, se bat pour défendre les droits des femmes et la liberté d'expression en écrivant des articles pour différents supports régionaux et internationaux. La journaliste a également reçu le prix Johann Philipp Palm pour la liberté d'expression et de la presse en 2014.
À la suite de sa couverture médiatique des manifestations pro-démocratiques en mai 2011 (« Le Printemps Arabe »), Nazeeha a été arrêtée et torturée. Malgré une enquête judiciaire, sa plainte contre la police n’a pas abouti. En 2016, les autorités bahreïnies refusent de renouveler son permis de travail et sa carte de presse, au motif d’exercice illégal de la profession de journaliste. Mais Nazeeha  fait fi de cette décision. Le gouvernement la poursuit alors en justice, et lui interdit de voyager en dehors du Bahreïn. Se sentant en danger, la jeune femme décide  de quitter son pays et de se réfugier en France. Quatrième lauréate ICORN (International Cities of Refuge Network), Nazeeha est  accueillie par la ville de Paris  en août 2016.
Même si cet exil forcé est douloureux, Nazeeha s’efforce de tirer profit de son séjour en France, de découvrir notre pays et d’apprendre le français. Aujourd’hui, Nazeeha écrit en tant que journaliste indépendante. Elle travaille sur un projet de documentaire sur les conditions de travail difficiles et l’engagement  de ses confrères bahreïnis pour la liberté de la presse.
Très réactifs, les étudiants ont posé de nombreuses questions à Nazeeha. L’échange s’est fait en anglais. Les questions avaient été préparées en amont.

 

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Les étudiants ont été très touchés par ces deux heures passées avec Nazeeha. Ils ont été impressionnés par le courage de Nazeeha, condamnée à l’exil. Elle a exercé son métier au péril de sa vie.
Ils ne sont pas prêts d’oublier cette belle rencontre, comme le montrent quelques commentaires dans les questionnaires :
-  « Ce qui m’a frappé dans ce témoignage, ce sont les tortures physiques et morales. »
- « Ce qui m’a frappé dans ce témoignage c’est la manière dont Nazeeha Saeed s’est relevée après avoir vécu une telle expérience et ce qu’elle a appris de tout cela. Bien évidemment, l’histoire du footballer m’a aussi surpris et choqué. »
- « Ce témoignage nous a fait ouvrir les yeux sur l’oppression et les inégalités qu’il peut y avoir dans d’autres pays. »
- « Les journalistes en exil sont très courageux de s’exprimer malgré les risques que cela entraîne. »
- « On comprend que ce qui se passe dans les autres pays est bien plus grave qu’en France. »
- « Le rôle du journaliste est de nous permettre de savoir ce qui se passe dans le monde. »
Depuis cette rencontre, certains étudiants suivent Nazeeha sur les réseaux sociaux.

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Les enjeux de cette rencontre étaient de faire prendre conscience de l’importance d’une information rigoureuse et fiable et de sensibiliser les élèves à la situation de la liberté de la presse au Bahreïn et dans le monde.
Cet événement fut un véritable succès grâce à un travail d’équipe et de collaboration de tous les participants.

 

 

 

 

 

Mars 2019 : le lycée technologique Emile Dubois accueille un journaliste syrien réfugié en France

Le jeudi 21 mars, les élèves de la classe médias 1ère ST2S ont rencontré Sameer Al-Doumy, photoreporter syrien réfugié en France. L’opération Renvoyé Spécial fait partie du projet de la classe médias animée par Mme Gallais (Lettres), Mme Colladant (Sciences et techniques sanitaires et sociales) et Mme Castellanos (enseignante documentaliste). Mme Alchami, enseignante de langue arabe au lycée a assuré la traduction avec l’aide d’une élève de 1ère ST2S.
Cette rencontre a eu lieu en collaboration avec la Région Ile-de-France et le CLEMI (Ministère de l’Education) et s’est inscrite dans la 30e édition de la Semaine de la Presse et des Médias dans l'École.

20190321 103016Sameer AL-Doumy est un jeune photographe syrien originaire de Douma, dans la Ghouta orientale. Il commence dès 2011, à l’âge de 14 ans, à filmer les manifestations pacifiques et à documenter les événements qui ont lieu dans la région. Un travail qui le conduit à collaborer avec plusieurs médias à l’échelle locale. Comme photographe, il travaille pour l’AFP à partir de 2014. A travers ses clichés, Sameer Al-Doumy relate les violations des droits humains et raconte l’histoire des civils en période de guerre. La qualité de son travail est récompensée par plusieurs prix internationaux : Istanbul Photo Awards en 2015, Prix de la Photographie à Paris en 2018. Il obtient également en 2016 le 1er prix « reportage » dans la catégorie « Actualité chaude » du World Press Photo.
Les élèves ont été très émus par le témoignage de Sameer : les débuts du conflit par l’écriture sur un mur de la phrase "c'est bientôt ton tour docteur" en se référant à Bachar El Assad, les conditions de vie difficiles et souterraines pendant les cinq années de siège de la ville de Douma puis son exil vers la Turquie et la France. Les élèves ont compris que le photojournaliste de guerre se met en danger lorsqu’il collecte l’information sur le terrain. Pendant la guerre en Syrie, les journalistes sont devenus des cibles. Se sentant menacé, Sameer a décidé de prendre le chemin de l’exil en mai 2017. En France, il a trouvé refuge à la Maison des Journalistes et a obtenu le statut de réfugié grâce à l'aide de l'Agence France Presse (AFP) pour qui il travaille toujours. Il a décidé de continuer son travail de photojournaliste en prenant en photo les parisiens et les manifestations de "gilets jaunes”. D'après Sameer, le devoir d'un réfugié est de témoigner sur ce qui se passe en Syrie comme il fait régulièrement sur son site Internet : https://sameeraldoumy.com/.


D2MKq7jW0AAmxMPVoici ce que les élèves ont écrit sur l'importance de la liberté d'expression et le rôle des journalistes :
“Avec cette rencontre on s'est rendu compte de la réelle importance du métier de journaliste notamment celle du photo reporter. Grâce aux photos que Sameer a effectuées nous avons pu en apprendre davantage sur ce qui ce passe en Syrie. En effet, ces journalistes dont Sameer fait partie risquent leur vie dans le but de nous informer et sans eux nous ne serions pas au courant de l'actualité. Les journalistes sont les garants de la liberté d'expression. Nous vivons dans un pays ayant une large liberté d'expression, il est difficile d'imaginer que dans certains pays la liberté d'expression est restreinte voire inexistante. Beaucoup pensent qu'on a trop de liberté d'expression en France mais lorsqu'on voit que dans des pays étrangers comme la Syrie, la Chine, la Russie... où il n'y en a pas du tout, on se dit qu'il vaut mieux en avoir beaucoup que pas assez.“

Radio France international a consacré une émission l'Atelier des médias du 23 mars 2019 à cette rencontre.
La revue l'Actu a dédié une double page à la rencontre dans le numéro du 5 avril 2019.
 

Les rencontres précédentes Renvoyé Spécial dans l'Académie de Paris

- des lycéens du lycée professionnel Galilée (13è) ont accueilli en mai 2018 les journalistes Sara FARID et Taha SIDDIQUI (prix Albert Londres 2014). Ils ont témoigné de leurs parcours et de la situation de la liberté de la presse au Pakistan.

- des lycéens du lycée Charlemagne (4è) ont accueilli en décembre 2017 le journaliste du Kurdistan d'Irak Halgurd Samad réfugié en France à la Maison des Journalistes.

- des lycéens du lycée professionnel Edgard Quinet (9è) qui ont accueilli en mars 2018 pour la SPME 2018 la journaliste exilée Nazeeha Saeed du Barhein.

- des lycéens du lycée professionnel Vauquelin qui ont accueilli en février 2018 le journaliste exilé camerounais Rémy Ngono

-  des lycéens du lycée Pascal (16è) qui ont accueilli pendant la Semaine de la Presse 2017 la journaliste afghane  M. Mana, réfugiée en France à la Maison des Journalistes. Un moment fort autour de la Liberté de la Presse !

 

Présentation du programme Renvoyé Spécial

L’OPÉRATION RENVOYÉ SPÉCIAL.

Depuis 2006, l’opération Renvoyé Spécial est organisée par la Maison des journalistes en partenariat avec le CLEMI et Presstalis. Elle mobilise des journalistes de la MDJ qui interviennent auprès de lycéens partout en France et dans les territoires d’Outre-Mer. Il s’agit de sensibiliser les jeunes à la liberté d’expression, de la presse et aux valeurs citoyennes à travers le témoignage et l’échange avec un journaliste en exil. Plus de 10 000 élèves ont ainsi participé à cette opération. 

Organisée sur plus de cinquante rencontres par an, elle a suscité de nombreux retours positifs : d’un point de vue créatif, éducatif  et en permettant également aux élèves et à leurs enseignants d’aborder les questions fondamentales de la liberté de la presse, la tolérance, la démocratie et les droits de l’Homme.

Cette année, l'organisme Arcadi Ile-de-France permet aussi à certaines classes de participer à ce programme tant à Paris que dans les Académies limitrophes. 

Pour plus d’informations : 

Sur le site de la Maison des Journalistes

Sur le site du CLEMI national

 

 

La MAISON DES JOURNALISTES.

La Maison des journalistes (MDJ) est une association loi 1901, située à Paris qui accueille et accompagne des journalistes contraints de fuir leur pays pour avoir voulu promouvoir une information libre. Il s’agit d’un lieu de résidence provisoire pour ces exilés, professionnels de l’information, un endroit pour se reconstruire et continuer la mobilisation en faveur de la liberté de la presse. Elle leur offre également un espace de publication via son journal en ligne. Depuis 2002, la MDJ a accueilli environ 400 journalistes venus d’une soixantaine de pays.