Musique et bruits dans le cinéma muet (extrait wikipédia)
En 1892, Reynaud fait accompagner les projections de son Théâtre optique par un pianiste, Gaston Paulin, qui compose, exprès pour chaque bande, une musique originale. On peut dire que ce sont les premières BO (bandes originales) du cinéma. Reynaud a compris que ses Pantomimes lumineuses voient leur force évocatrice décuplée par leur mariage avec la musique, qui assure également un continuum sonore couvrant le bruit du défilement de la bande images.
Le vitaphone, film et disque sychrones (extrait wikipédia)
« Il faut attendre 1924 pour que Western Electric Company développe aux États-Unis, en collaboration avec Bell Telephone Laboratories, un système de synchronisation sonore, le Vitaphone, qui reprend ce procédé du disque gravé. Les ingénieurs de Western Electric ont équipé l’appareil de projection et le phonographe de moteurs électriques synchrones qui entraînent les deux machines à la même vitesse110. »
Obligations du son, oppositions et malédictions (extrait wikipédia)
La demande en films parlants modifie profondément l'industrie du cinéma. Pour réaliser de bonnes prises de son, les studios sont régis maintenant par l'obligation du silence. Silence, on tourne ! Les tournages en extérieur posent le problème des bruits ambiants (trains, usines, voitures, et les avions). Les cinéastes recherchent des lieux éloignés des villes, ou reconstituent la nature en studio. Quand le cinéma était muet, les plateaux étaient rentabilisés par la possibilité de tourner plusieurs films en même temps. Le mélange tumultueux des dialogues joués sur chaque décor (set), des ordres et des indications techniques lancés entre les membres d'une même équipe, le brouhaha des visites de curieux, tout cela n'est plus possible dorénavant. Les studios réservés aux talkies voient leurs murs et leur toiture insonorisés. Chaque plateau ne peut recevoir qu'un seul tournage, ce qui alourdit les coûts de production. Au début, les caméras, dont le cliquetis n'est pas le bienvenu pour les adeptes d'un nouveau métier, l'ingénieur du son, sont d'abord enfermées dans des cellules vitrées et insonorisées, où sont aussi cloîtrés les opérateurs qui filment à travers une vitre. Pour qu'elles retrouvent une partie de leur mobilité, les caméras sont bientôt munies d'un lourd caisson de fonte d'aluminium doublé de feutre à l'intérieur duquel on les installe (appelé un « blimp », la caméra est dite « blimpée »).
(Chapitre 9 Avènement du cinéma sonore)
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Musique et performance :
YVES KLEIN :
En mars, à la Galerie internationale d’art contemporain de Paris, il organise une performance, les Anthropométries de l’époque bleue : tandis que la Symphonie monoton est exécutée devant un public choisi, trois modèles nues s’enduisent de peinture bleue pour déposer l’empreinte de leur corps sur des papiers blancs. Klein invente ainsi la technique des pinceaux humains.
Les Anthropométries sont le résultat de performances réalisées en public avec des modèles dont les corps enduits de peinture viennent s’appliquer sur le support pictural. Avec cette technique, Klein propose un retour à la figure, mais dans un espace pictural où l’illusion de la troisième dimension disparaît au profit d’une peinture qu’il appelle "première", où se confondent sujet, objet et médium, et qui est la trace littérale d’une présence du modèle sur le tableau.
Anthropométrie de l’époque bleue (ANT 82), 1960
Pigment pur et résine synthétique sur papier monté sur toile
155 x 281 cm
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Installations image / son :
NAM JUNE PAIK :
L’ensemble de l’œuvre de Nam June Paik se compose d’installations vidéos dans lesquels il introduit des instruments de musique et des moniteurs de télévision qu’il modifie pour les détourner de leur fonction initiale. Dans sa série « robots », il empile des postes de télévision jusqu’à leur donner une forme anthropomorphique. A la différence du cinéma, l’art vidéo consiste moins à filmer qu’à travailler la matière de l’image électronique. Nam June Paik manipule les images et les sons, en les superposant, les altérant, les étirant et les accelerant jusqu’à les rendre méconnaissables. En révélant le procédé technique de la télévision, Nam June Paik dévoile le simulacre de l’image télévisuelle et met à jour sa nature idéologique et technologique. A la fois sculptures et mise en scene sonore et visuelle, les installations de Nam June Paik offent aux visiteurs, une experience sensorielle totale.
Charlotte Moorman – Nam June Paik Concerto for TV Cello and Videotapes » (1971)
Charlotte Moorman (18 novembre 1933 – 8 novembre 1991) est une violonceliste américaine. Elle rencontre Nam June Paik en 1964, lors d’un voyage de ce dernier à New-York. Ensemble, ils réalisent de nombreuses performances dans lesquelles la violoncelliste jouait du corps de Nam June Paik. Dans d’autres performances, les images diffusées par les moniteurs situés sur son corps se déformaient en fonction des ondes sonores de la musique qu’elle jouait.
GYÖRGY LIGETI
"Poème symphonique pour 100 métronomes", 100 métronomes installés pour battre chacun d'une manière déterminée.
György Ligeti compose Poème symphonique en 1962, lors de sa brève rencontre avec le mouvement Fluxus.
La pièce est créée le 13 septembre 1963 à l'hôtel de ville de Hilversum, aux Pays-Bas2, lors d'une réception officielle, dernier événement d'une série de concerts menée par la fondation Gaudeamus, où elle cause un énorme scandale3. Inconscient de la portée de l'événement — qui doit inclure une retransmission télévisée —, Ligeti joue lui-même le rôle du chef d'orchestre et donne le départ des métronomes dans la salle de banquet. Après la performance, le public, qui n'était pas au courant de son contenu avant son exécution, proteste vivement3. À la demande de la mairie d'Hilversum, la diffusion du concert à la télévision hollandaise est annulée et remplacée par un match de football2.
Poème symphonique est la dernière œuvre créée par Ligeti en relation avec Fluxus4. Il ne répète pas ce type d'expérience par la suite, mais plusieurs de ses pièces instrumentales qui suivent exploitent cette modification lente d'un paysage sonore.
FRANCIS ALYS
"Cuentos patrioticos", 1997-99, installation mixte : 1 vidéo-projecteur, 2 haut-parleurs, 1 bande vidéo PAL. 1 peinture, 17 documents d’archives (photographies et dessins de l’artiste).
Dans l’œuvre de Francis Alÿs, l’image en noir et blanc montre la place dallée en vue plongeante ; un grand poteau central dont on ne voit que le bas est, en fait, le support du drapeau mexicain, comme le montre l’un des documents d’archives exposés dans la salle à côté de la projection. Autour de ce poteau, un homme tourne, d’un mouvement lent et régulier, dans le sens des aiguilles d’une montre ; il tient un mouton en laisse ; à chaque tour, un nouveau mouton s’ajoute et, peu à peu, un cercle se forme. Le mouvement lent et régulier est rythmé par une cloche dont on se rend compte, peu à peu, qu’elle sonne à chaque quart de cercle, non sans un léger décalage. Lorsque le cercle de 21 moutons est complet, un mouton sort à chaque tour, jusqu’à ce que l’homme se retrouve seul, puis sorte.
Un épisode réel se transforme en une abstraction, en un mouvement si régulier qu’il en devient infini ; la figure humaine est déshumanisée, les animaux mécanisés, la place se réduit à un quadrillage géométrique dont on ne voit pas les limites, et le son régulier et répétitif de la cloche souligne l’enfermement, l’automatisation, au point que les êtres vivants tournent autour d’un cadran virtuel comme les aiguilles d’une montre impossible. Un rituel ponctué par un martèlement sonore se met en place et donne une dimension mythique à l’événement.
TONY OURSLER
Dans "l’art vidéo", terme qui recouvre des pratiques très hétérogènes, Tony Oursler est avant tout celui qui a profondément modifié le champ et la définition des installations vidéo, en faisant appel à une forme de théâtralisation. Il a recours à une grande variété de médiums — vidéo, film, photographie, informatique, web, sculpture, objets, mais aussi bandes musicales et sonores qui font l’objet d’un travail spécifique.
Climax, 2005 : Cette installation vidéo sonore associe deux parois murales et une forme suspendue : toutes sont des images d’explosions. Selon Tony Oursler : "L’explosion représente le fantasme de la résolution d’un conflit, une dématérialisation instantanée, magique et alchimique. En tant que gratification immédiate, elle possède également un caractère infantile."
BILL VIOLA
Artiste américain, vidéaste, né à New York le 25 janvier 1951. Il est sans conteste le plus célèbre représentant de l'art vidéo, depuis 1975 à aujourd'hui, mêlant tableaux en mouvement et installations monumentales occupant tout un espace intérieur ou en extérieur.
-The Sleep of Reason, 1988 (installation vidéo sonore, en continu / Carnegie Museum, Pittsburgh, Etats-Unis / Photo : Kira Perov)
-Série "The dreamers", 2013 (installation vidéo sonore, en continu )