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Penser les mouvements sociaux

Ss la dir. d’O.Fillieule, E.Agrikoliansky & I.Sommier

Coll. Recherches. Ed. La Découverte. Mai 2010.

La sociologie des mouvements sociaux constitue aujourd’hui un champ bien distinct des sciences sociales, à l’intersection de la science politique, de la sociologie et de l’histoire contemporaine. En France, un élan a été donné à cette sociologie par A.Touraine et son équipe de sociologues, à partir des années 1970, après les turbulences sociales de la fin des années 1960. Les auteurs ici rassemblés, tous spécialistes reconnus de cette question, se sont ici efforcés de recenser et d’exposer les principaux traits distinctifs de la sociologie française des mouvements sociaux. Par exemple, O.Fillieule rappelle ce que cette sociologie doit à Ch. Tilly, aux « répertoires, performances et stratégies d’action » qu’il a répertoriées pour tenter de dresser une typologie des actions collectives. J.Siméant pointe la « transnationalisation de l’action collective » et en propose des explications en même temps qu’elle suggère les conditions à remplir pour que s’observe un tel phénomène. O.Fillieule encore, avec B.Pudal, s’intéressent à la « sociologie du militantisme » en étudiant particulièrement l’évolution des modes d’analyse du militantisme et l’évolution aussi des caractéristiques des « militants ». I.Sommier  scrute les dimensions « affectuelles » des mouvements sociaux tandis qu’E.Agrikoliansky analyse les « usages protestataires du droit » ou comment « la force des normes dominantes peut être retournée contre les détenteurs du pouvoir et protéger ceux qu’elle est censée contraindre ». E.Neveu traite de la relation entre médias et protestation collective : une relation « d’associés-rivaux », souvent asymétrique (au profit des journalistes), mais susceptible d’évoluer avec l’irruption de l’outil Internet. Enfin, M.Offerlé propose un utile rappel de l’histoire des protestations en montrant l’intérêt pour ceux qui animent aujourd’hui (et animeront demain) des mouvements de protestation  de connaître cette histoire, non pour la reproduire mais pour en tirer quelques leçons afin de maximiser leurs chances de réussite. Bibliographie très copieuse. Instrument de travail précieux, utilisable en SES, en Première et en Terminale ainsi qu’en ECJS.