Il semble que s’observe, dans nos sociétés développées, une recrudescence des troubles mentaux. Ce phénomène est-il réel et, si c’est le cas, quelles en sont les causes ? Comment peut-on mieux prendre en charge ceux qui sont touchés par ces troubles ? L’auteur rappelle qu’il est tout à fait possible de considérer le trouble mental comme un « fait social total » et donc de le traiter comme un « objet sociologique ordinaire » ; d’une certaine façon, E.Goffman, dans « Asiles », l’avait fait. Et avant lui, E.Durkheim.  Le 1^er chapitre présente l’état de santé mentale des Français et évoque quelques difficultés de mesure de celui-ci.  Le 2^ème chapitre explore les théories qui tentent de relier trouble psychique et fonctionnement de la société ; il est aussi montré que le trouble mental constitue autant une souffrance psychique qu’une souffrance sociale et qu’il peut parfois s’assimiler à une déviance. Le 3^ème chapitre décrit les dispositifs de prise en charge des individus atteints de troubles mentaux et analyse leur fonctionnement (avec les carences de ces dispositifs et certaines dérives qui leur sont parfois reprochées, par exemple l’usage de la violence à l’encontre des malades dans les institutions psychiatriques). Le 4^ème chapitre étudie les parcours des malades et les interactions observées entre médecins, patients ainsi qu’entre médecins, patients et malades. Le 5^ème chapitre s’interroge sur les perspectives : changements organisationnels affectant les structures de soin, nouvelle territorialisation des prises en charge en santé mentale, émergence des usagers comme acteurs collectifs, montée des préoccupations gestionnaires… Conclusion stimulante sur « trouble mental et société troublée »  qui met en évidence l’enjeu de société que constituent les problèmes de santé mentale.