Bandeau

Elèves : l'aide des pairs

 L'aide des pairs : fonctionnement, variantes, avantages

Il s’agit d’une aide "horizontale" d’un élève vers un autre élève. Cette aide est mise en œuvre par l’élève aidant soit avec l’accord de l’enseignant, soit à sa demande. Elle se base sur le volontariat : le désir d’aider et celui d’être aidé. Elle nécessite donc un accord réciproque entre les deux élèves concernés. Elle vient en fin d’activité d’entraînement ou d’exercice, lorsqu’un élève a terminé et qu’un autre se trouve en difficulté légère.

Le socle commun de connaissances, de compétences et de culture (BO n°17 du 23 avril 2015), met en exergue ce type d'aide, dans le domaine 2 intitulé "Les méthodes et outils pour apprendre".

Voici des extraits  :
Présentation du domaine

  • "Ce domaine a pour objectif de permettre à tous les élèves d'apprendre à apprendre, seuls ou collectivement (...)"
  • "La maîtrise des méthodes et outils pour apprendre développe l'autonomie et les capacités d'initiative ; elle favorise l'implication dans le travail commun, l'entraide et la coopération."

Objectifs de connaissance et de compétences
Coopération et réalisation de projets

  • "L'élève sait que la classe, l'école, l'établissement sont des lieux de collaboration, d'entraide et de mutualisation des savoirs."
  • "Il aide celui qui ne sait pas comme il apprend des autres."
  • "L'utilisation des outils numériques contribue à ces modalités d'organisation, d'échange et de collaboration."
  • Supports : identiques
  • Consignes : identiques
  • Étayage du maître : aucun

Situation de départ

Un élève vient de finir son activité.

Préparation 

Une fois qu’elle a été mise en place, cette modalité ne nécessite pas de préparation particulière. C’est en début d’année qu’il est utile, collectivement, de réfléchir à la notion d’aide mutuelle, dans le cadre de l’instruction civique et morale. Au cours d’un conseil d’élèves, si cette pratique existe dans la classe, ce thème peut être abordé.

Déroulement 

  • Lors d’une activité ordinaire de classe, un élève plus rapide, plus expert, termine son travail avant les autres.
  • Son travail est validé par l’enseignant.
  • Avec l’accord de l’enseignant, ou à la demande de celui-ci, l’élève fournit son aide à un élève en difficulté sur la tâche à réaliser.
  • L’élève qui aide n’est pas celui qui "tient le crayon". Il explique, guide, propose des procédures, mais ne fait pas à la place de son camarade. C’est l’élève en difficulté qui agit et réalise la tâche.
  • Lorsque le travail est terminé, le binôme sollicite la validation de l’enseignant. Ce dernier s’assure de la participation active de l’élève aidé.

Fréquence

5 à 10 min en fin d’activité, sans limitation de fréquence.

  • Cette démarche en binôme est intéressante pour les deux élèves concernés .
    • L’élève qui aide doit apprendre à se mettre à la place de celui qui ne comprend pas ; c’est une démarche qui nécessite de réfléchir à la façon dont on procède soi-même ; ce retour sur le savoir renforce la solidité de l’acquis chez celui qui sait déjà ;
    • L'élève aidé bénéficie des conseils d’un élève de son âge qui a, comme lui, été confronté à l’apprentissage ; l’expérience unique qui lui est alors proposée est différente de celle qu’a proposée l’enseignant, complémentaire.
  • L’enfant qui aide sait souvent trouver des mots que l’adulte n’utilise pas spontanément pour expliquer.
  • L’élève en difficulté, aidé par un camarade volontaire et dont il a la possibilité d’accepter l’aide, se trouve en confiance, plus disposé à montrer ses difficultés, à être aidé.

Des temps en binômes

On peut envisager de systématiser cette aide en instituant des binômes stables, homogènes par l’affinité, hétérogènes par les compétences : chaque élève sait qui il doit aider. Dans ce cas, on peut banaliser un temps de la semaine (10 à 20 min) où l’élève aidant se met au service du camarade qu’il aide sur une pluralité de tâches, notamment pour des activités non terminées, des classeurs mal ordonnés...

Le tutorat

À raison d’une séance par semaine, pour une période donnée, deux classes de niveaux différents se réunissent, par exemple CE2/CP, GS/PS.
Chaque "grand" a  en charge un "petit" pour lequel il prépare une activité, repère ses progrès, observe ses cahiers...

Il devient son référent, dans la classe, mais aussi dans l’école, notamment dans la cour, à la cantine. Cette responsabilité nouvelle renvoie le "grand" à son propre parcours d’élève, mais aussi à la manière dont il aborde son propre travail.

  • La différence entre "aider" et "faire à la place" n’est pas simple à intégrer.
  • Aider s’apprend : il est du rôle de l’enseignant de bien observer la manière avec laquelle l’aide est donnée, et au besoin de guider l’élève aidant. Il s’agit d’un apprentissage explicite : "apprendre à aider".
  • On aide bien celui qu’on a envie d’aider. On se laisse aider par celui dont on ne craint pas le jugement, des remarques blessantes, mais au contraire dont on sait qu’il sera bienveillant. Il convient donc de ne pas contraindre les élèves à s’associer en binômes non désirés.