FOCUS SUR
L'ENSEIGNEMENT DE...
... de la lecture et de la littérature à l'école primaire
... l'écriture
... l'oral
... la langue
Ce travail autour des trois premières pièces de la tétralogie de Wajdi Mouawad a été proposé à une classe à projet artistique de 3e, au collège Courteline, en partenariat avec le Théâtre de Chaillot.
Les élèves de cette classe, ayant choisi l’option classe PAC-théâtre dès le mois de juin, voient dès la rentrée les pièces de trilogie, successivement, en une quinzaine de jours. Certains d’entre eux ne sont jamais allés au théâtre auparavant. Il peut sembler invraisemblable d’engager dans une pareille gageure des jeunes gens de quatorze ans. C’est ignorer l’impact de l’œuvre de Wajdi Mouawad sur les adolescents : ceux qui ont vu à Gennevilliers, les jeunes, debout dans la salle, crier et pleurer la fin de la représentation de Forêts, me comprendront.
N.B. : Les textes cités (en italique) sont ceux de Philippes Noisette pour le site site du Théâtre de Chaillot (http://theatre-chaillot.fr/theatre/littoral ). Les images proposées sont celles de Jean-Louis Fernandez.Ce premier volet de la trilogie de Wajdi Mouawad conte l’histoire d’un orphelin, Wilfrid, qui apprend la disparition de son père qu’il n’a jamais connu. Wilfrid décide alors de lui offrir une sépulture dans son pays natal, un ailleurs dévasté par la guerre où les cimetières sont hélas pleins. À travers une série de rencontres, Wilfrid entreprend de retrouver le fondement même de son existence et de son identité. Une quête non sans douleur. Wajdi Mouawad, lors de l’écriture du texte, a partagé ses interrogations avec les comédiens embarqués dans l’aventure de Littoral. « De quoi avons-nous peur ? » Les acteurs ont alors parlé de l’amour, de la joie, de la peine, de la douleur, de la mort. Littoral est une pièce – j’ajouterais, « notamment »- nourrie de toutes ces questions existentielles ». Elle porte aussi ces questions récurrentes de la guerre civile, de la responsabilité des aînés sur les jeunes générations auxquelles ils laissent un monde déchiré par les querelles et la guerre.
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L’espace scénique |
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Le décor |
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Les objets scéniques |
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La lumière |
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Le son |
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Les comédiens en scène |
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Les costumes |
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La mise en scène globale |
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La place et les réactions du public |
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Elle permet de découvrir l’artiste et de comprendre une foule de choses : ses liens avec son histoire (le Liban, la langue arabe, sa famille), la manière dont il est venu au théâtre (contre Tchékhov et une certaine conception des cours d’art dramatique), son travail (comment il interroge les acteurs et passe six semaines avec eux autour de la table, sa conception de la mise en scène), son écriture, son tempérament d’artiste. C’est drôle, débordant de vie et tellement simple et complexe à la fois. Des passages, voire l’ensemble de l’enregistrement, sont intéressants et utiles pour les élèves.
Une mise en voix du texte publié dans Pièces (dé)montées n° 55, octobre 2008 est possible. J’ai cependant préféré demander aux élèves quel extrait de la pièce ils souhaitaient lire et jouer. Mise en espace et en voix de deux scènes.
http://theatre-chaillot.fr/theatre/incendies
« Deuxième étape de cette trilogie, Incendies met en lumière le parcours de jumeaux, Jeanne et Simon, qui découvrent le testament de leur mère, Nawal, » et l’obligation de retrouver un père qu’ils croyaient mort et un frère dont ils ignoraient l’existence. « Dans le livre des heures de cette famille, des drames insoupçonnés les attendent, qui portent les couleurs de l’irréparable. »
Incendies, selon Wajdi Mouawad, est « l’histoire de trois histoires qui cherchent leur début, de trois destins qui cherchent leur origine pour tenter de résoudre l’équation de leur existence et de trouver derrière la dune la plus sombre, la source de beauté ». Un voyage tragique une Liban qu’ils ignorent, dans le conflit entre les factions chrétiennes et musulmanes, l’obscurantisme et l’horreur qui font un bien triste sort aux enfants marqués, car c’est de tragédie à la façon de Sophocle dont il s’agit, par la faute des aînés1
On fera entendre le résumé de la pièce, les attentes qu’elle crée en écoutant la voix de Wajdi Mouawad et en regardant quelques unes des images de mise en scène du spectacle à Avignon. On pourra choisir d’en analyser une et demander aux élèves ce qu’il se passe, selon eux…
On envisage les liens possibles avec la tragédie classique en s’appuyant sur ce que les élèves en connaissent, notamment avec le mythe d’Œdipe. On peut les lancer dans la lecture d’Œdipe le Maudit, de Marie-Thérèse Davidson, Histoires noires de la Mythologie ©Editions Nathan 2003. On les invite à s’interroger: quelle faute originelle a bien pu être commise dans Incendies, par qui ?
http://theatre-chaillot.fr/theatre/forets
À travers les destins croisés de sept femmes liées par le sang, toutes entraînées par les grands bouleversements historiques du XXe siècle, Forêts remonte aux sources des fêlures humaines, intimes, familiales, historiques. Forêts tresse le fil des origines de Loup et au-delà d’Aimée sa mère, ainsi que d’Odette, Hélène, Léonie, Ludivine, Sarah et Luce. Pour Wajdi Mouawad, Forêts est le récit de ces femmes qui, suite à un événement qui s’abat sur la plus jeune d’entre elles, se retrouvent brutalement face à l’incohérence de leur existence. » C’est à nouveau vers la Grande Histoire, mais d’Europe cette fois, la grande guerre, la déportation notamment. Cette pièce est un labyrinthe foisonnant et complexe, plein de rires, de larmes et de cris, montée comme un roman policier dont on espère, tendu, que Loup va sortir vivante
Consignes : sélectionnez dans la feuille qui vous a été distribuée, quelques répliques qui vous interpellent, que vous aimeriez dire. A partir d’elles, improvisez, à trois une brève scène que vous auriez aimé voir jouer par les acteurs de Wajdi.
Laisser quelques minutes de préparation. Mise en place du jeu.
Consignes de jeu :
En bilan les élèves ont rempli la fiche n°7 pour consolider les connaissances acquises sur les tonalités. Reste à lancer l’étude du texte de Sophocle. On pourrait penser que les élèves, lassés de tant de théâtre aient envie de passer à tout à fait autre chose. Les miens, lassés de tant de douleur, mais passionnés par le théâtre et touchés par l’histoire d’amour de Nawal et Wahab dans Incendies ont demandé à découvrir ce dont Wajdi Mouawad s’était inspiré et dont ils ne connaissaient guère que le titre : Roméo et Juliette de Shakespeare. J’ai lancé l’étude de la pièce à partir des films et les élèves, par groupes, ont travaillé, avec un questionnaire sur les scènes d’amour. Ils en ont appris des extraits, les ont joués….
Nous sommes aussi allés voir, à leur demande, le magnifique film de Denis Villeneuve, avons travaillé sur la notion d’adaptation….
Mais c’est une autre histoire.
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