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Refonder l’entreprise, B. Segrestin et A. Hatchuel

Coll. La République des idées, Éd. du Seuil, Février 2012

Les auteurs développent la thèse selon laquelle, derrière la crise économique et financière, c’est une crise de l’entreprise et de sa gouvernance qui se profile. Et que celle-ci explique, au moins en partie, celle-là. Ils montrent que l’entreprise a, depuis les années 1980, de plus en plus privilégié le seul intérêt des actionnaires, au détriment de l’intérêt des autres parties prenantes de l’entreprise. Ainsi, par exemple, l’innovation et une juste répartition de la valeur ajoutée ont été sacrifiées, obnubilés qu’étaient les managers par les objectifs de rentabilité et de profit.

Les auteurs proposent donc une autre conception de l’entreprise, laquelle reposerait sur un « contrat d’entreprise » qui orienterait son fonctionnement vers une pluralité d’objectifs : la création de richesses, le progrès social et la préservation de l’environnement. Cette « réinvention » de l’entreprise s’appuierait sur 4 principes : « une entreprise inventive », une direction « habilitée », un « collectif engagé pour l’entreprise » et une « solidarité de l’action collective » en son sein.

Un nouveau statut juridique (la « société à objet social étendu » ou SOSE) traduirait, dans le droit, les buts que l’entreprise se donnerait désormais ; elle devrait permettre de créer une dynamique de solidarité et de création collective et d’écarter la nuisible « corporate governance » qui a montré ses limites et ses inconvénients.

Une approche originale de la crise appuyée sur des arguments assez convaincants.