Bandeau

La mondialisation, P-N. Giraud

Ed. Sciences Humaines, 158p., Juin 2012

L’auteur développe ici des analyses déjà amorcées dans « L’inégalité du monde » (1996). Après une rapide histoire de la mondialisation, il rappelle les caractéristiques actuelles de celle-ci : ouverture commerciale, globalisation numérique, globalisation financière ainsi que globalisation des firmes et généralisation des compétitions  (entre ces firmes mais aussi entre les territoires).

« La mondialisation n’unifie pas le monde, elle le fragmente » : les inégalités internes (en particulier aux pays riches) ont tendance à se creuser et les inégalités internationales connaissent une évolution qui ne « colle » pas très bien avec les théories faisant du libre-échange la clé de la « richesse des nations » (certes, des pays « décollent », parfois spectaculairement, comme en témoignent les « pays émergents », mais d’autres, surtout en Afrique, ne parviennent pas à s’extraire de la pauvreté : le « milliard du bas »).

Face à ces évolutions, les Etats conservent des capacités d’agir : encore faut-il qu’ils redéfinissent leurs priorités et mettent en œuvre des politiques économique et aussi sociale pour tirer profit de la mondialisation au lieu de la subir et d’en subir les effets indésirables. Ils doivent aussi avancer dans la mise en place d’une gouvernance mondiale, par exemple en coordonnant leurs politiques économiques et en s’accordant pour gérer les taux de change, pour limiter l’instabilité inhérente à la finance globalisée, instabilité qui se diffuse à l’économie réelle, ou encore en poussant beaucoup plus loin la concertation afin de progresser dans la voie du développement durable.

Ouvrage riche et tout à fait accessible (tant par son prix que par son contenu). A recommander, en particulier aux élèves de Terminale et en CPGE.