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La mondialisation de l’inégalité, F. Bourguignon

Coll. La République des idées, Ed. du Seuil, 112p., Août 2012

L’auteur part de deux constats : d’une part, les inégalités mondiales, qui avaient augmenté entre le début du XIXe siècle et la fin des années 1980, ont incontestablement diminué depuis les années 1990, mais d’autre part, les inégalités nationales, dans les deux tiers des pays riches, qui diminuaient depuis les années 1960, depuis le milieu des années 1980 se sont, tout aussi incontestablement, accrues.

L’auteur s’emploie ensuite à mettre ces deux évolutions en relation avec la mondialisation. Celle-ci a contribué à la réduction des inégalités mondiales dans la mesure où elle a favorisé le rapide développement économique des « pays émergents » (dans lesquels, la pauvreté, sans disparaître, a nettement reculé) qui comblent progressivement leur retard par rapport aux pays riches. Et quand elle a peu ou pas concerné des pays (par exemple, les PMA), ceux-ci stagnent dans la pauvreté. Mais elle a aussi contribué à l’accroissement des inégalités nationales car elle a pénalisé et paupérisé, dans les pays riches, la main d’œuvre non qualifiée, concurrencée par la main-d’œuvre des pays émergents et vouée souvent à la précarité et/ou au chômage et parce qu’elle a favorisé, du point de vue des revenus, les détenteurs de capitaux ainsi que la main-d’œuvre très qualifiée (impliquée dans la mondialisation).

L’objectif est de rendre la mondialisation plus équitable, ce qui devrait la rendre, en même temps, plus efficiente pour faire reculer plus encore la pauvreté. Pour « éviter la mondialisation de l’inégalité », il faut promouvoir « la mondialisation de la redistribution » (qui passe, entre autres, par l’harmonisation des fiscalités nationales et le développement d’une fiscalité internationale).

Ouvrage incisif et pénétrant. A utiliser sans modération en SES, spécialement en Terminale et en CPGE.