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Noces et Festins au Lycée Fénélon

« S'approprier le théâtre, c'est peut-être la meilleure façon d'apprendre à l'aimer. » Antoine Vitez

Le travail de cette année est une traversée théâtrale exaltante à travers une diversité de textes  fondateurs pour certains et d'époques différentes.

Pourquoi choisir le thème Noces et festins ?

D'abord, parce que le groupe est constitué de  24 élèves comme le choeur comique antique composé de 24 choreutes, parce que cela permet une partition appropriée à un grand nombre pour mettre en œuvre le corps, le gestuel, donner une primauté au jeu corporel et dépasser les réticences premières.

Les situations de ripailles et d'exubérance requièrent une énergie que nous espérons contagieuse. Partant, l'objectif est de libérer par un engagement corporel fort les élèves de certains préjugés qui réduisent le théâtre à la seule profération statique d'un texte.

Ainsi, fêtes et noces où chants et danses sont performés par des groupes différents contribuent à ce projet. Tous les modes de représentations formelles peuvent être ainsi convoqués sur le plateau.

Approche artistique et culturelle

Trois heures par semaine pour une traversée de quelques fondamentaux, pour faire émerger une « poétique » du geste et de la parole, pour insérer d'emblée les élèves dans une dynamique d'expérience, dans un rapport au groupe  et une expérience dramaturgique de la choralité à travers des intermèdes sans « texte ».

Objectif principal 

Donner des ingrédients pour qu'ils puissent expérimenter la liberté que procure le plateau. Monter avec peu de moyens, beaucoup d'improvisations, de la bonne humeur un spectacle.

Les choix et contenus 

Un parcours de sensations, de perceptions, d'apprentissages et d' analyses par des jeux et des interprétations diverses tout en s'appropriant peu à peu l'espace du plateau. Il s'agit de montrer aux élèves que le sens passe par tout le corps même si la voix est le principal médium. Priorité donc donnée aux processus corporels. Ainsi,  les élèves apportent de l'eau au moulin et leurs mots au spectacle.

Cette perspective intègre chacun dans un travail collectif propre à assurer une connivence et une protection dans les tentatives de sortir hors de soi par l'investissement physique que requiert certaines scènes.

Mise en place d'un processus d'exploration

Pour conserver le caractère ludique et joyeux de l'ensemble, le professeur a fait porté son choix sur une palette de textes où chaque élève a puisé un ou plusieurs personnages en fonction de ses goûts et/ou de conseils du duo pédagogique pour parvenir à un montage de textes et de matières musicales.

De l'adaptation scénique de Rabelais en passant par Shakespeare, d'Ubu Roi à Novarina qui nous mets les mots à la bouche.

Si l'on frôle l'absurdité avec Ribes et Dubillard, on devient grave avec Shakespeare. C'est l'occasion pour nous d'aborder au fur et à mesure les notions de théâtre avec Brecht par exemple.

Autant de situations à partager, de tableaux à inventer. La construction du spectacle structuré en tableaux, tenter d'intégrer des formes musicales et chorégraphiques, modes originales de la choralité. Par ailleurs, ce montage suscite chez les élèves la réflexion quant au processus de liaison des  scènes. Certes, le découpage est parfois arbitraires, mais c'est pour servir notre projet festif.

Il s'agit également de chercher dans le jeu un corps transgressif qui offre un espace de liberté , liberté de mouvements sur le plateau et libre-court à l'imagination pour camper tel ou tel banqueteur, noceur à notre façon. A l'instar d'un dramaturge,  « J’ai envie d’un théâtre explosif qui brise les codes et les conventions ».

Séquences travaillées lors de la venue de Marc Holfeltz

La séance débute par un échauffement vocal : italiennes en tous sens sur « La Chair de l'homme » de Novarina.

Nous enchaînons par un travail au plateau :

Dans un premier temps,  une reprise avec de nouvelles consignes du banquet en l'honneur de l'accouchement de Gargamelle, in La très mirifique épopée Rabelais

  • Il s'agit d'une recherche corporelle par improvisations: chacun des noceurs doit proposer une attitude animale très visuelle et en évolution.
  • Une mise en espace de la scène d'accouchement : toujours au stade de la recherche

Second temps du travail pour varier les plaisirs :

  • Mise au point de l'image fixe à la façon de la Cène pour les noceurs de Brecht
  • Premier essai de mise en jeu sur Timon d'Athènes (Acte III, 7 extrait du second banquet) de Shakespeare
  • Ce moment montre les difficultés de certains élèves tant dans l'engagement corporel et quand le travail de diction d'où un travail d'improvisation pour désamorcer les tensions.

                                                     Nausicaà Palau, Lycée Fénélon

Voir le film ci-dessous