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L’école, une utopie à reconstruire, Regards croisés sur l’économie n°12

Éd. La Découverte, 262p., Février 2013

L’école reste toujours aussi indispensable à la réussite sociale et même simplement à l’obtention d’un emploi. La question scolaire demeure donc une question de société centrale.

Ce numéro vise à présenter les résultats récents de la recherche en économie, en sociologie, en histoire de l’éducation et en neurosciences appliquées à l’éducation.

L’introduction (E. Maurin) rappelle à quoi sert l’école et pointe les difficultés que celle-ci doit affronter aujourd’hui.

Y. Algan montre l’importance de l’investissement dans l’éducation pour la croissance, tandis qu’A. Prost tire les enseignements de la démocratisation-massification scolaire.

C. Lelièvre remet dans une perspective historique un certain nombre de débats contemporains sur l’école (en particulier sur l’enseignement secondaire).

C. Blaya se livre à une comparaison, entre les pays de l’OCDE, de l’importance du décrochage scolaire et recense les caractéristiques principales des « décrocheurs » dont le nombre, élevé (140 000 par an) ne décroît pas.

A. Jurus et L. Musine étudient l’impact de la taille des classes sur les performances scolaires en indiquant les difficultés que pose la mesure de cet impact et en confirmant la corrélation négative entre taille de la classe et performances scolaires.

Ph. Zamora se demande si le développement de l’apprentissage est une réponse à l’échec scolaire.

R. Gary-Bobo et J-M. Robin pose la question, controversée, de l’efficacité du redoublement ; là encore, l’effet de celui-ci est difficile à mesurer d’où une réponse nuancée : effets positifs à court terme mais négatifs à long terme.

C. Prost dresse un bilan, pour le moins mitigé, de la politique d’éducation prioritaire menée depuis le début des années 1980.

A. Benhenda, étant pour sa part, bien plus systématiquement critique à l’encontre de cette politique.

F. Dubet rappelle que les certains parents d’élève ont adopté un comportement de « consommateurs d’école » sur le « marché scolaire », ce qui contribuerait aux dysfonctionnements de l’école.

M. Gurgand démontre l’intérêt des expérimentations dans le domaine scolaire et propose des pistes nouvelles à explorer de cette manière.

N. Guyon s’interroge sur ce qui profite le plus aux élèves (mais aussi à la société) : la « mixité » sociale ou la « ségrégation » sociale tandis que G. Fack et J. Grenet se demandent comment faire pour accroître la mixité sociale à l’école.

S. Pellet s’efforce de comparer école publique et école privée, malgré la complexité de la tâche.

Y. Michaud tente de définir ce qu’est le « mérite scolaire », notion essentielle puisque notre école se veut « méritocratique ».

M. Navarro analyse le rôle des pratiques pédagogiques dans le bon (ou le mauvais) fonctionnement d’une école « massifiée ».

P. Bressoux prolonge cette réflexion en étudiant l’effet-classe et l’effet-maître sur les acquisitions scolaires des élèves.

P. Merle traite de la question de l’évaluation par les notes, de sa pertinence et des réformes souhaitables dans ce domaine.

S. Dehaene indique comment les neurosciences peuvent optimiser les pratiques pédagogiques.

A. Mougin évoque la question des rythmes scolaires.

J-L. Auduc estime indispensable de « refonder la formation des enseignants » tandis qu’A. Benhenda évoque le « malaise enseignant » et les remèdes à celui-ci.

Ensemble riche et très accessible.