Éd. Du Seuil, 384p., Février 2013

Qu’il s’agisse d’inégalités de traitement, donc de discriminations, en fonction du sexe, de l’âge, de la race, de la sexualité ou de tout autre critère, les sociétés contemporaines tentent de les combattre car elles les considèrent comme moralement inacceptables et préjudiciables à la nécessaire cohésion sociale. Pour ce faire, il faut identifier les formes prises par ces discriminations et en mesurer l’intensité.

Les auteurs de cet ouvrage ont pris le parti d’appréhender les discriminations en interrogeant ceux qui en sont victimes, qui les subissent ; 3 catégories de discriminés sont interrogées : des immigrés, des femmes et des individus appartenant aux minorités sexuelles.

Il en ressort que, d’une part, le vécu des discriminés est extrêmement divers (de « l’expérience totale », où la discrimination est au fondement de l’identité du discriminé et constitue l’intégralité de son rapport au monde, à la distanciation que certains discriminés parviennent à installer grâce à des stratégies et des tactiques appropriées) et que d’autre part, il est possible d’établir une typologie des discriminations, sur la base du ressenti des discriminés (4 catégories sont distinguées).

Les auteurs mettent en évidence aussi l’influence des contextes sociaux sur la manière dont les discriminations sont vécues, montrant, par exemple, que des transformations sociales peuvent induire des évolutions des formes de discrimination, de l’intensité des discriminations et de l’impact qu’elles ont sur les discriminés.

Enfin, les auteurs examinent les moyens susceptibles de faire reculer les discriminations, moyens qu’il conviendrait d’adosser au droit. Mais cela suppose que la société accepte et intègre les demandes de diversité, en évitant de confondre égalité et uniformité (imposée).

Un ouvrage parfois ardu mais intéressant en ce qu’il traite d’une question de société centrale.

Utilisable, entre autres, en ECJS.