Bandeau

Le destin au berceau, Inégalités et reproduction sociale, C. Peugny

Coll. La République des Idées, Éd. du Seuil, 128p., Mars 2013

Après avoir consacré un ouvrage au « déclassement », réel et/ou ressenti, l’auteur a, cette fois, centré son étude sur la reproduction sociale en France aujourd’hui.

Le 1er chapitre montre que le phénomène de « moyennisation » de la société française n’est, depuis au moins 2 décennies, plus observable car la mobilité sociale, qui s’était accrue dans les années 1960 et 1970 (même si les trajectoires sociales observées étaient généralement courtes), a commencé, dans les années 1980, à se ralentir pour, depuis une dizaine d’années, connaître une régression. La reproduction sociale est désormais forte : aujourd’hui, 7 enfants de cadre sur 10 occupent un emploi d’encadrement et 7 enfants d’ouvrier sur 10 occupent un emploi d’exécution Mais, en dépit de cette évolution, le sentiment d’appartenance aux « classes moyennes » continue à être exprimé par 60% des Français.

Le 2ème chapitre analyse la « fin du progrès générationnel » et décrit le renforcement des inégalités entre les générations (au détriment des plus jeunes et au bénéfice des plus âgées).

Le 3ème chapitre met en cause l’école dans cette forte reproduction sociale : la « démocratisation-massification » scolaire a plutôt profité aux jeunes des milieux intermédiaires, tandis qu’aux deux extrémités de l’échelle sociale, le milieu social d’origine reste fortement prédictif des chances de réussite scolaire et influence aussi la rentabilité que les jeunes peuvent tirer de leurs diplômes.

Le 4ème et dernier chapitre propose des pistes pour « faire en sorte que rien ne soit définitivement joué », donc pour « desserrer l’étau de la reproduction sociale » : il faudrait repenser le système éducatif et le système de formation professionnel, entre autres. Et la France pourrait ici utilement s’inspirer des expériences menées dans les pays scandinaves.

Une conclusion sur l’impérieuse nécessité de réagir pour rendre (plus) crédible l’égalité des chances, principe cardinal de nos démocraties.

Lecture incontournable pour tous les pratiquants des SES et utile également pour l’ECJS.