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Grandeur et misère de l’Etat social, Alain Supiot

Coll. Leçons inaugurales du Collège de France, Éd. Fayard/Collège de France, 64p., Mai 2013

L’auteur, spécialiste reconnu de droit social (en particulier, de droit du travail) a été nommé, en juillet 2012, professeur au Collège de France sur la chaire « Etat social et mondialisation »). Est ici publiée sa Leçon inaugurale au Collège de France.

La 1ère partie rappelle la fonction du droit dans la société ainsi que les fondements de ce droit ; est montré, exemples à l’appui, que lorsque ces fondements évoluent, le droit évolue également.

La 2ème partie est consacrée à faire l’Histoire de l’Etat social, qui naît à la charnière du XIXe et du XXe siècle, dans quelques pays d’Europe occidentale ; les raisons de l’émergence de cet Etat social sont rappelées. Et est pointée une caractéristique essentielle de l’Etat social : son armature juridique, à savoir le droit social, qui apparaît afin d’atténuer les effets négatifs sur les travailleurs de leur position dominée dans les relations qu’ils doivent nouer avec leurs employeurs. Il s’agit donc de leur offrir des protections, garanties par le droit. En ce sens, l’Etat social se veut le « serviteur du bien-être des travailleurs ». Cependant, la construction de cet Etat social a été lente, hésitante (avec parfois même des reculs) et elle a débouché sur des formes d’Etat social diversifiées nationalement (une comparaison est proposée entre Allemagne, France et Angleterre).

La dernière partie part du constat que la mondialisation a provoqué de profonds changements économiques et sociaux, lesquels contraignent l’Etat social à évoluer afin de continuer à poursuivre la même ambition : protéger les travailleurs. Et l’auteur de présenter les 3 grands chantiers qu’il entend explorer lors de ses futurs cours à partir de cette problématique : comment l’Etat social (et le droit social sur lequel il s’appuie) doit-il évoluer pour prendre en compte les multiples effets de la mondialisation et ceux produits par les NTIC ?

Petit ouvrage très profond, truffé de références (récapitulées dans la bibliographie, en fin d’ouvrage) et qui constitue d’une part, une introduction à l’œuvre déjà publiée de l’auteur et d’autre part, un programme stimulant à suivre par tous ceux qui s’intéressent au « social » et à son évolution.