Bandeau

Germaine Tillion

Germaine TillionGermaine Tillion a été choisie pour entrer au Panthéon le 27 mai avec sa compagne de déportation, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, ainsi que Pierre Brossolette et Jean Zay.
Seule sa conscience guidait les engagements de cette femme libre qui a marqué le XXème siècle et est décédée à l’âge de 100 ans en 2008.
Première ethnologue des Berbères, en Algérie dans le massif des Aurès, de 1935 à 1940, elle est ensuite entrée en résistance dans le « Réseau du Musée de l’Homme ». Elle est trahie et déportée dans le camp d’extermination de Ravensbrück où sa mère est morte en chambre à gaz.
« Lorsqu’on éclaire le monde, même affreux, on le domine » disait Germaine Tillion. Elle fit clandestinement une conférence pour ses compagnes de camp et écrivit une opérette, « le Verfügbar aux enfers », décryptant le système concentrationnaire qu’elles subissaient.
Pendant la Guerre d’Algérie, elle s’oppose à la torture et cherche à faire cesser les attentats contre les civils. Elle crée des centres sociaux pour lutter contre la pauvreté des ruraux algériens que la misère a poussés dans les villes.
Plus tard, Germaine Tillion milite pour le droit des détenus à faire des études dans les prisons en France.
Elle mène ses enseignements à l’EHESS (école des hautes études en Sciences sociales, Paris), dirige des thèses et continue à faire des missions dans plusieurs pays étrangers comme ethnologue.
Elle est Grand-Croix de la Légion d’honneur et a reçu le prix Pulitzer en 1947 pour ses actes héroïques pendant la seconde Guerre Mondiale.

De cette femme libre et engagée Tzvetan Todorov a pu dire « qu’elle avait su traverser le mal sans se prendre pour une incarnation du bien ».


Illustration Panthéonisation vignette
Crédit image : © Ernest Pignon-Ernest, CMN, Paris, 2015