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Le rapport au savoir, une démarche singulière

Vignette rapport au savoir

Aborder la question du rapport du savoir perçue comme une disposition intime de chacun (élève comme enseignant) et de l’acte d’apprendre. Comme dans tout acte, l’acte d’apprendre est toujours unique, il est l’acte d’un sujet singulier, le produit d’une histoire singulière. Nul ne peut apprendre pour quelqu’un d’autre et à sa place ; et chacun a des manières d’apprendre qui lui sont propres.

Cette démarche de prise en compte de la singularité de chaque élève, considéré comme sujet psychique et sujet psychosocial, et des facteurs qui viennent influer sur leurs parcours individuels de scolarité nous éclaire sur la situation de médiation didactique d’un enseignant en situation d’enseignement à travers plusieurs pistes de réflexion :

  • envisager que, face à la volonté de l’enseignant d’accompagner l’élève dans une modification de son rapport au savoir, ce dernier puisse adopter plusieurs types de position, réveillés en lui par la situation présente mais en lien avec sa propre configuration psychique vis-à-vis des premières expériences d’apprentissage ;
  • aborder l’élève comme sujet psychique ou sujet sociologique, sujet psycho social ;
  • considérer le rapport au savoir comme un processus tout au long de la vie
  • refuser la réduction de chacun à un ensemble de caractéristiques et rejeter toute tentative de réintroduire la notion de carence ou de handicap comme explication, quelque déguisée que soit cette notion.

En 1997, pour le Dictionnaire de l’éducation et de la formation, Jacky Beillerot propose de définir le rapportau savoir comme un « processus par lequel un sujet, à partir de savoirs acquis, produit de nouveaux savoirs singuliers lui permettant de penser, de transformer et de sentir le monde naturel et social ». Cettedéfinition permet de comprendre comment, dans un certain état des savoirs constitués d’une société dans lequel l’individu naît et se développe, celui-ci va pouvoir forger sa manière propre de se rapporter aux savoirs existants, se confronter à eux, les accepter ou les rejeter, et, s’il les accepte, de se les approprier, pour produire sa propre façon de comprendre le monde et d’agir sur lui.

Le rapport au savoir d’un sujet se constitue d’abord dans le cadre de la personnalité psycho-familiale avant que l’entrée de l’enfant dans un milieu plus vaste que le cercle familial, l’institution scolaire, n’amorce la constitution de sa personnalité psycho-sociale et contribue à la transformation de son rapport au savoir( Gérard Mendel) C’est de cette première étape que proviennent les dimensions inconscientes du désir de savoir et tous les fantasmes et les projections qui entourent le savoir et la relation pédagogique. Ainsi la nécessité d’apprendre ce que l’école va imposer ne se transformera pas automatiquement en désir d’apprendre, car celui-ci peut entrer en conflit avec des motions inconscientes ou peuvent exister aussi des désirs inconscients de savoir mais aussi de « ne pas savoir », d’où les peurs, les refus d’apprendre.

A travers une approche succincte  des différents courants de recherche qui se sont intéressés à la problématique du « rapport au savoir », nous retenons quelques pistes de réflexion essentielles permettant d’accompagner l’approche de l’élève comme sujet psychique et sujet social et de guider le travail didactique afin de le rendre opératoire lorsqu’on considère le rapport de chaque apprenant à un savoir scolaire déterminé Nous nous appuyons, pour cela, sur des notes de lecture d’articles de Claudine Blanchard Laville, Jacky Beillerot, Bernard Charlot et de Nicole Mosconi.