La volonté de faire une synthèse des connaissances humaines est très ancienne. Les premiers textes didactiques datent de l’antiquité et se développent jusqu’au XVIII° siècle. C’est alors que l‘encyclopédie de Diderot et d’Alembert marque une rupture : plusieurs auteurs savants venant d'horizons divers se réunissent pour diffuser de nouvelles connaissances dans différents domaines de l’activité humaine. C’est en cela qu’elle est l’ancêtre le plus direct de Wikipédia : l’idée de réunir une communauté pour faire la synthèse de la connaissance humaine c’est la base du projet Wikipédia, mais cette fois-ci ce ne sont pas des experts qui rédigent, tout le monde peut devenir contributeur, à condition de suivre les règles.
Au tout départ, le projet s’appelait Nupédia et n’était pas un système ouvert à tous, mais un site normal présentant une encyclopédie libre, écrite par une communauté d’experts, fondée par Jimmy Wales le 9 mars 2000, financée par Bomis, et pour laquelle Larry Sanger était éditeur en chef.
C’est la grande période de la bulle internet et des logiciels libres. en 2001, l’équipe de départ décide de souscrire à l’invention de Ward Cunningham, le wiki, qui permet à un grand nombre de personne d’intervenir sur la même page, afin d’accélérer le développement de Nupédia.
Wikipédia a été lancée officiellement le 15 janvier 2001 et dépassera peu à peu Nupedia, jusqu’à la fermeture de cette dernière en septembre 2006. Ses contenus furent par la suite transférés sur Wikipédia.
On peut donc dire que wikipédia est né du logiciel libre et du travail contributif de la grande communauté des utilisateurs d’internet.
Aujourd’hui, Wikipédia existe dans plus de 300 langues, des plus courantes aux plus rares. Pour certains pays en voie de développement, c’est même la première encyclopédie dans leur langue.
En français, Wikipédia compte 2 millions de pages, 6 millions pour les anglophones.
Wikipédia est financé par les dons.
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Wikimedia commons :
La médiathèque en ligne de Wikipédia (images films et sons) qui constitue une grande banque de médias libres et réutilisables (soit du domaine publique soit sous licence libre).
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Wikisource :
Base de données d’ouvrages du domaine publique ou sous licence libre, avec une numérisation en mode image parfois, mais la plupart du temps une océrisation (de OCR : Optical Character Recognition) pour pouvoir récupérer les plus grands textes de l’humanité.
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Wiktionnaire :
Dictionnaire francophone (écrit en français), libre et gratuit, uniquement descriptif (non normatif), que chacun peut construire.
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Wikidata :
Base de données de connaissances sur tous les sujets. Le big data de la série. Permet de retrouver des informations par de multiples entrées.
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Pour l'éducation :
Wikibooks :
De nombreux livres didactiques sur les sciences, les langues, les technologies, l'informatique, les arts et l'histoire.
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et Wikiversité :
La communauté pédagogique libre à laquelle chacun·e peut prendre part. 1 347 leçons en français dans 397 départements répartis sur 33 facultés, 286 travaux de recherche et 48 projets collaboratifs.
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Les principes fondateurs
ils sont au nombre de cinq :
- encyclopédisme,
- neutralité de point de vue,
- liberté du contenu,
- savoir-vivre communautaire,
- souplesse des règles.
Pour en savoir plus https://fr.wikipedia.org/wiki/Wikipédia:Principes_fondateurs
Contribuer
Tout le monde peut contribuer soit en proposant un article, soit pour modifier un article existant.
La contribution se fait sous IP ou sous pseudo. La communauté Wikipédia encourage à s’inscrire ce qui permet de se présenter, de prendre un pseudo et d’avoir des interactions humaines. Tous les contributeurs enregistrés peuvent voter. Il est également recommandé de n’avoir qu’un seul compte et de ne pas tricher.
Veiller et surveiller
Les patrouilleurs sont des utilisateurs de Wikipédia qui veillent à ce que les nouvelles contributions soit dans l’esprit de Wikipédia. Ils connaissent bien la syntaxe wiki, ses règles et son fonctionnement.
Les administrateurs sont élus par les contributeurs et ont des outils supplémentaires, dont ils ne peuvent se servir qu’après vote de la communauté. Ils peuvent :
- bloquer un utilisateur problématique
- protéger une page
Les bots font la chasse au vandalisme (suppression de pages, insultes, …) et les tâches d’intervention systématique (changement de nom,…)
Il existe deux tendances parmi les contributeurs :
- les “suppressionnistes” qui pensent qu’il faut se consacrer aux phénomènes sur lesquels on a du recul et rester sur un nombre d’articles limité.
- les “inclusionnistes” qui prônent l’abondance.
Les deux tendances discutent parfois longuement et vigoureusement, mais c’est ainsi que le projet avance.
Pour que Wikipédia reste un site de non spécialistes ouvert à tous, les informations partagées ne doivent être que secondaires, c’est-à-dire être la restitution du travail de spécialistes. Elle ne doivent pas être primaires (document historiques, archive,…) qui nécessiteraient le travail d’un expert, justement, pour en tirer un discours. Les contributeurs ne doivent pas partir des documents eux-même, mais aller voir ce que les spécialistes en ont dit pour synthétiser ces informations. Wikipédia n’est pas un lieu de publication, mais un lieu de synthèse, dans lequel la neutralité de point de vue doit être respectée.
La défiance à l’égard de Wikipédia vient probablement du fait que cette dernière n’est pas construite selon le modèle traditionnel que l’on connait bien : un livre est édité par un éditeur que je connais et à qui je fais confiance (de façon un peu naïve parfois). Non, elle se présente plutôt sous la forme d’un projet en construction (comme l’est le savoir en général) avec des articles bons, d’autres à améliorer et d’autres mauvais, et le lecteur en est informé par un bandeau en haut de l'article.
Selon le degré d’importance de l’information recherchée, Wikipédia recommande de suivre les liens en bas de page, croiser les sources, lire dans une autre langue…
« Personne n’a plus de pouvoir que les autres mais tout le monde est sous le regard de l’ensemble des autres personnes » nous dit Rémi Mathis, tout en nous incitant à contribuer à ce qui reste pour lui le plus formidable des outils culturels de ce début de 21° siècle, une grande aventure humaine, dans laquelle on apprend comment se construit le savoir.