Bandeau

FIG 2011. L'Afrique plurielle

Consacré cette année au thème de « l’Afrique Plurielle : paradoxes et ambitions », le 22ème Festival International de Géographie (FIG) 2011 s’est tenu comme d’habitude à St-Dié-des-Vosges du 6 au 9 octobre 2011.
Compte-rendu réalisé par Samuel Coulon professeur au lycée Sophie Germain, Paris IVème

Les nombreux intervenants ont mis en évidence les ambitions du continent  africain dont la caractéristique principale est sa diversité géographique et humaine. Deux pays étaient à l’honneur cette année : le Rwanda et le Togo.

 L'autre thème du FIG était celui des « territoires ultramarins » avec comme régions invitées : Mayotte, les TAAF et  la Réunion.

Consultation du programme du FIG 2011 situé dans l'encadré en savoir plus ci-dessous. 

L'émergence de l'Afrique : un défi pour le continent ?

Alain Dubresson (professeur de géographie à l’université de Paris X-Nanterre) a dressé lors de la conférence introductive aux parcours pédagogiques « l’Afrique : les défis du XXIème siècle » une synthèse complète  sur la situation du continent africain qui se trouve aujourd'hui à un momment clé de son histoire.

S’appuyant sur plusieurs indicateurs qui démontrent que l’Afrique prend désormais toute sa place dans le commerce mondial, il a souligné les 4 grands défis de l’émergence africaine :

1. Le défi du nombre

Avec des chiffres parfois au dessus des estimations réalisées par les démographes et une mobilité accrue à toutes les échelles. De 1950 à 2010, la population a été multipliée par 5 (863 millions en 2010). Les projections prévoient 1,2 milliard d'habitants en 2025 et 1,8 milliard en 2050.

2. Le défi de l’urbanisation massive et rapide

Avec un « surgissement » des métropoles africaines, une disparition progressive du modèle macrocéphale et un développement des villes moyennes, y compris dans les territoires hostiles comme le Sahara.

3. Le défi de la  croissance élevée, mais encore fragile

Si la croissance est forte depuis les années 2000, elle reste insuffisante pour réduire la pauvreté et transformer en profondeur l’ensemble des structures de production.

Tirée par les exportations de matières premières souvent très convoitées, l’économie africaine est désormais intégrée au commerce mondial. L’Afrique importe des produits bon marché d’Asie, provoquant ainsi la disparition de certaines filières locales de production, comme le textile en Afrique du Sud. Son agriculture reste peu productive, très vulnérable et handicapée par la faiblesse des réseaux de distribution. La corruption généralisée, le clientélisme étatique, le comportement « cleptocratique »  de  certains régimes, entravent le développement économique de nombreux pays.

4. Les défis politiques

Le premier est celui de l’Etat (cf. plus haut) et de l’Etat nation . Le second est celui des frontières « intériorisées » depuis les décolonisations qui semblent trouver leurs limites avec la partition récente du Soudan. Enfin, le troisième est celui de l’unité de l’Afrique incarnée aujourd’hui par une Union Africaine encore très faible et 200 organisations régionales sans véritable conséquence.

Malgré ces difficultés, A. Dubresson adopte un ton résolument afro-optimiste dans sa conclusion en soulignant le basculement progressif de l’Afrique vers l‘Asie Pacifique (40 % des échanges), les innovations importantes dans le domaine agricole (extension de superficies, nouvelles techniques agricoles, ...) enfin l’émergence d’une couche moyenne modeste qui épargne et qui dépense ... en Afrique.

"Zones grises" en Afrique

Christian BOUQUET, professeur à l’université de Bordeaux III est intervenu sur les « Décompositions territoriales et zones grises : le recul spatial de l’Etat en Afrique ». Il a commencé son exposé en reprenant  la notion  controversée « d’Etat failli » (failed states) ou d’Etat défaillant apparue au début des années 1990. Ces Etats en déliquescence qui ne parviennent plus à assurer le respect de l’état de droit font l'objet d'un référencement depuis 2005 par le site du Think Tank américain « Fund for Peace ». C. Bouquet  a défini ensuite la notion de "zone grise" en s’appuyant sur plusieurs exemples de régions d'Afrique  : le Delta du Niger, la Somalie, l’Est de la République Démocratique du Congo, le Sahara. Ces espaces révèlent un dysfonctionnement des institutions étatiques, des zones de non-droit avec une incapacité à remplir les tâches normalement dévolues à l’Etat, mêlant trafic en tout genre, émergence de seigneurs de guerre, prédation territoriale.

Géomatique

Photo de la cour arrière de l'espace SadoulA l’occasion du FIG, se tient aussi le salon de la Géomatique, le rendez-vous des nouvelles générations de géographes, qui développent et présentent leurs nouveaux outils.

 C’est aussi l’occasion de prendre connaissance des posters scientifiques de doctorants exposés au public à l'entrée du salon.

 

Mise en oeuvre de séquences pédagogiques

La plus value du salon de géomatique pour les professeurs de collège et de lycée est de pouvoir assister à la présentation de séquences pédagogiques TICE, ancrées dans les nouveaux programmes soit intégrant l'utilisation du service Edugéo de l'IGN, soit appuyées  sur la mise en oeuvre des questions liées au thème annuel du festival, en l'occurrence l'Afrique cette année.

L'ensemble de ces séquences intégrent les TICE dans les programmes d'enseignement de collège ou de lycée. Ces séquences sont mises en ligne sur le site du festival de Saint Dié

Se reporter au lien dans la colonne de droite de cette page pour accéder au site du festival ou ci-dessous pour prendre connaissance des démarches détaillées des séquences pédagogiques sur Eduscol.