Coll. 128, Ed. Armand Colin, 128p., Mai 2012

Depuis une dizaine d’années, le concept de « diversité » a investi les champs politique, économique, médiatique et sociaux.  A travers l’invocation de la diversité, les entreprises, les Grandes Ecoles ou les partis politiques ont voulu manifester leur volonté de corriger la sous-représentation d’un certain nombre de minorités et également de lutter contre des préjugés. En ce sens, la diversité exprime une reconnaissance publique des discriminations existantes.

Le 1^er chapitre décrit « l’invention de la discrimination » : comment on est passé « de l’intégration aux discriminations », comment s’est opérée une « juridicisation de la discrimination » et quel(s) dispositif(s) institutionnel(s) on a mis en place pour tenter de lutter contre les discriminations.

Le chapitre suivant s’interroge sur les façons de repérer les discriminations (repérage évidemment indispensable à leur étude) ; sur ce point, un intéressant exposé sur les mérites et les défauts des « statistiques ethniques », jusqu’à présent non autorisées.

Le 3^ème chapitre étudie « les usages de la diversité dans les entreprises et les Grandes Ecoles » (un rappel est fait de l’affirmative action menée aux Etats-Unis et des motivations, parfois ambigües, qui ont conduit ces deux institutions à prendre, plus ou moins, en compte la diversité).

Le 4^ème chapitre évoque les difficultés, passées et encore présentes, qui ont présidé à la prise en compte de la diversité par le politique.

Enfin, l’auteur montre que le thème de la diversité fait référence « aux fractures de la société française » et que la stigmatisation de certains est fondée sur des « ressorts sociaux » multiples qui cumulent leurs effets.

Intéressant et utilisable (en SES et en ECJS).