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Lire, voir & entendre "Anne Frank au pays du Manga"

Logo Anne Frank Les nouveaux médias créent-ils de nouvelles façons de lire, de voir et d'entendre les propos ? Quels outils l'élève doit-il acquérir pour comprendre l'argumentation sous-tendue par le multimédia ? Ce travail de lecture d'une oeuvre intégrale interactive, proposé pour des élèves de 3ème par Yaël Boublil, se propose d'explorer quelques pistes de réponses à ces questions. Il a fait l'objet d'une publication dans le fascicule Enseigner les lettres avec le numérique 2013 et d'une présentation lors des ateliers pédagogiques du Rendez-vous des Lettres du 25 au 27 novembre 2013.

Objectifs

L'objectif de cette séquence est avant tout de répondre aux exigences du programme de 3ème, dans ce qu'il vise la maîtrise de la langue et la formation du jugement de l'élève, en particulier esthétique. L'objectif est donc de donner à l'élève les moyens de repérer et d'utiliser les procédès de l'exposition d'une thèse désormais requis pour un des deux sujets de rédaction au brevet, qu'ils soient linguistiques, visuels ou sonores. S'il se trouve que ce travail permet également un travail de réflexion sur la notion de commémoration, d'histoire, d'histoire des arts et d'éducation aux médias, et pour être plus précis d'éducation à ce que les chercheurs québécois définissent comme la littératie médiatique multimodale, nous espérons que personne ne s'en plaindra...

N.B. : Monique Lebrun, Nathalie Lacelle et Jean-François Boutin, "Genèse et essor du concept de littératie médiatique multimodale" in Mémoires du livre  / Studies in Book Culture, Volume 3, numéro 2, printemps 2012, New Studies in the History of Reading / Nouvelles études en histoire de la lecture, Sous la direction de Eli MacLaren. Direction de la revue : Marie-Pier Luneau (directrice) et Josée Vincent (directrice). Éditeur : Groupe de recherches et d’études sur le livre au Québec. ISSN : 1920-602X (numérique), DOI : 10.7202/1009351ar
Article disponible sur la plateforme érudit.

Niveaux et thèmes de programme

  • En 3ème : Formes du récit aux XXe et XXIe siècle (récits d’enfance et d’adolescence & récits porteurs d’un regard sur l’histoire)

Autres niveaux et thèmes de programme possibles

  • Enseignement d’exploration littérature et société : des tablettes d’argile à l’écran numérique, l’aventure du livre et de l’écrit et images et langages, donner à voir, se faire entendre.
  • En 2nde professionnelle : construction de l'information.
  • En 2nde : genres et formes de l'argumentation (en prolongement d'un travail sur l'argumentation au XVIIe et XVIIIe siècle).
  • En 1ère : la question de l'Homme dans les genres de l'argumentation du XVIème à nos jours.
  • En 1ère L : les réécritures, du XVIIème siècle jusqu'à nos jours (autour du traitement du personnage historique d'Anne Frank par exemple).

Problématique

L’enseignant de Lettres est-il le mieux armé pour faire lire un web-reportage transmédia consacré à la fascination trouble des japonais pour Anne Frank ? Quelles compétences une telle lecture est-elle à même de développer chez les élèves ? Peuvent-elles être réinvesties dans d’autres exercices, en particulier ceux des évaluations certificatives ?

Objectifs littéraires et culturels

  • Découvrir un reportage « gonzo » transmédia et identifier les marqueurs de la subjectivité du journaliste (et de l’éditeur) dans le texte, l’image et le son.
  • Lire une œuvre qui détourne les codes de la littérature graphique (ici le manga) habituellement « consommée » par les élèves pour les inviter à mettre à distance leurs pratiques de lecture et à les contextualiser dans le cadre de l’histoire européenne, de l’histoire de la société japonaise et de l’histoire des arts.

Objectifs méthodologiques                          

  • Repérer, dans le texte, l’image et le son, les indices de la subjectivité d’un reportage.
  • Découvrir le monde éditorial du transmédia (en particulier à partir de la revue XXI et du site ARTE.tv)

Ressources numériques et outils informatiques mobilisés

- L’ensemble de la séquence a été mené entièrement en classe et au CDI avec une tablette (un Ipad 2 disposant d’une connexion à Internet) et un vidéoprojecteur. Cependant elle pourra être menée plus confortablement avec un ordinateur connecté à Internet et un vidéo-projecteur ou mieux dans une salle informatique.

- Logiciels & applications utilisés : e-Sidoc, Prezi, l’application Anne Frank au pays des mangas & Mindmeister.

Evaluation des items du socle commun  (BO n°27 du 8 juillet 2010)

Outre la validation de l’ensemble des items de la compétence 1 « Maîtrise de la langue française », (lire, écrire et dire) et de l’ensemble de la compétence 5 « Culture humaniste », on pourra également valider pour la compétence 4 « Maîtrise des TUIC » (faire preuve d’esprit critique face à l’information et son traitement (C.2.4)).

Durée de la séquence 

une quinzaine d'heures réparties sur quatre semaines.

Description

1. Pourquoi proposer une lecture intégrale d'une BD documentaire interactive ?

Un voyage d’étude à Auschwitz pour les quatre classes de 3ème de l’établissement, ayant été organisé en Janvier 2013, j’avais été contrainte d’anticiper dans ma progression annuelle une séquence autour de la littérature de témoignages, centrée sur l’œuvre de Primo Lévi, Si c’est un homme, dont nous avons mené l’étude en classe. En parallèle à l’étude intégrale de cette œuvre, j’avais proposé aux élèves la lecture cursive du Journal d’Anne Frank, évaluée par une fiche de lecture « traditionnelle ».

Cette séquence s’était conclue sur un travail d’écriture argumentative, préparatoire au deuxième type de sujet possible au brevet. Il s’agissait du premier sujet argumentatif que nous traitions et j’avais sans doute proposé un sujet trop ambitieux à ce stade de l’année : « A la place de Primo Lévi, auriez-vous témoigné de votre expérience des camps ? Expliquez votre position.». La réaction de cette classe de ZEP, particulièrement agitée, ne s’était pas fait pas attendre : le temps prévu pour l’analyse du sujet se transformant en temps d’interrogation voire de remise en cause du projet de l’établissement. Pourquoi « imposer » à des « collégiens » du « XXIe siècle », la mémoire d’un conflit qui leur semblait, de prime abord, ne pas les concerner ? Cette question remplaça vite celle que j’avais initialement proposée et structura la séquence présentée ici. 

Comment montrer aux élèves qu'il ne s'agissait pas d'une question de commémoration institutionnelle, coupée du présent mais bien d'une question qui structure actuellement le champ de la mémoire collective et de la création artistique, d'une question qui les concerne personnellement et collectivement ?

J’ai donc décidé de travailler à partir de la littérature graphique habituellement « consommée » par les élèves. La première séance, s’est organisée au TNI, autour de la présentation des deux sites de la BNF consacrés à la bande dessinée. Il s’agit des expositions virtuelles de la BNF « La BD avant la BD » & « Maîtres de la BD Européenne ». La séance est complètée par la projection de quelques extraits d’un documentaire Un monde manga d’Hervé Martin-Delpierre. Ce documentaire a été choisi car il a l’avantage d’être facilement disponible sur Internet et d’avoir fait l’objet d’une publication du CNDP, dans la collection Télédoc.

Une seconde séance est consacrée à une présentation des bandes dessinées et mangas consacrées à la seconde guerre mondiale et disponibles au CDI de mon établissement ou dans ma bibliothèque personnelle. Nous présentons des titres très variés appartenant à la Bande dessinée européenne, aux Comics et aux Mangas : La bête est morte, Captain America, Wonder Woman, Gen d'Hiroshima, l'Histoire des trois Adolf, Maus, Auschwitz & Moi, René Tardi, prisonnier de guerre au Stalag IIB...   

A la fin de la séance, les élèves avaient pour objectif de rédiger par groupe la notice e-Sidoc (logiciel de gestion documentaire qui venait d’être installé dans le CDI de l’établissement) d’une bande dessinée de la sélection qu’ils avaient choisie et de rédiger individuellement un avis argumenté sur cette bande dessinée ou ce manga, afin de retravailler sur le texte argumentatif.

N.B.: Une liste plus complète a été établie depuis par Marylène Guarino, documentaliste au collège Valmy, pour un travail autour du manga dans l'histoire des arts qu'elle mène dans son établissement. Elle est disponible sur le site académique de documentation avec le mode d'emploi pour rédiger une notice e-Sidoc.

2. Pourquoi lire Anne Frank au pays du manga ?

Publié d’abord dans un « magbook » puis sous forme de webdocumentaire manga, Anne Frank au pays du manga, est un objet particulièrement intéressant pour travailler avec les élèves sur les évolutions récentes de la presse tout en interrogeant le lien que les peuples entretiennent avec leur histoire en général et la seconde guerre mondiale, en particulier.

Application AF

 

Cette application disponible sur l'Appstore ainsi qu'en ligne a été construite en plusieurs étapes, en collaboration avec plusieurs équipes qui partagent une vision commune du journalisme ainsi qu'une passion commune pour l'image comme outil du reportage.

AFEquipe
Accéder à la présentation de l'équipe sur l'application

L'histoire de ce projet commence en 2009, lorsque Alain Lewkowicz prépare au Japon une enquête, publiée en 2010 dans la revue XXI
(n°9 , pp. 120-131) sous le titre Anne Frank au pays d’Hiroshima. Deux ans plus tard, il profite d'un budget accordé par la chaîne Arte aux productions Subreal, afin d'accompagner par une déclinaison transmédia un documentaire sur le Général Ishiwara, pour repartir au Japon et reprendre son enquête, transformée en webdocumentaire avec l’aide de Vincent Bourgeau, Samuel Pott et Marc Sainsauve (voir l'article de Mathilde Buisson en lien ci-dessous). La revue XXI comme les productions Subreal promeuvent toutes deux un journalisme engagé, subjectif avec un rapport particulier à l'image (et à l'humour !). La transition est donc aisée entre les deux commanditaires.

 
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Ainsi pour accompagner ses récits depuis cinq ans, la revue trimestrielle XXI a choisi l'illustration plutôt que la photo (qu'elle ne néglige pas cependant puisque un portfolio figure dans chaque livraison de la revue et que  la même équipe publie une revue entièrement consacrée au photojournalisme 6 mois). Ce parti-pris se lit dans les couvertures et les illustrations des articles de ce format atypique avec une couverture à l'italienne (le slogan de la revue est d'ailleurs "L'information grand format") et dans la présence systématique de trente pages de reportage en bande dessinée. La revue est complétée par un blog qui évite l'écueil de la reprise complète des articles, préférant des compléments multimédias (lecture sonore de certains articles, entretiens complémentaires, présentation des projets, des esquisses, des auteurs, etc.). Les titres des rubriques sont déjà une incitation à réfléchir aux différents types de journalisme possibles : documentaire, enquête, entretien, récit, récit graphique.

Les productions Subreal, "production audiovisuelle et mix-media" ont, pour leur part, "vocation de fabriquer (au plus vite) le maximum de biens culturels (brillants) d'ici à la disparition (imminenete et définitive) de la civilisation occidentale, afin de contribuer (modestement) à ce que les archéologues (du futur) se moquent un peu moins de nous." Leur ligne éditoriale est résumée, avec humour, sur leur site Internet:  

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Le catalogue, bien plus sérieux que pourrait le laisser penser cet écran quelque peu potache, de cette société de production montre un intérêt pour la question de l'interculturalité (avec un documentaire sur Ishiwara ou sur la crise en Argentine) et du lien entre les soubresauts de l'histoire et le présent (avec Anne Frank au pays du Manga mais aussi avec de très beaux projets de films d'animation, dont un autour des carnets de poilus, d'un grand intérêt pour les années de commémoration qui se préparent...). 

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La BD documentaire interactive est composé d'une soixantaine de planches multimédias, réparties en un prologue et quatre chapitres. Construit autour du personnage d'Anne Frank, que tous les japonais connaissent comme l'héroïne de la "chambre" derrière l'étagère, ce reportage interroge la concurrence mémorielle entre la Shoah et Hiroshima & Nagasaki et pose avec humour des questions essentielles autour de la vision de la seconde guerre mondiale qu'ont les japonais.

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Après une galerie de portraits hétéroclites saisis au fil des entretiens menés pour le reportage : un libraire révérencieux, un révérend annefrankophile, le fils du seul juste japonais, des représentants de la droite nationaliste, des visiteurs du musée de la guerre, un burakumin, des jeunes branchés, un éditorialiste conservateur, un managka qui a tenté d'évoquer les massacres de Nankin, un restaurateur bavard, un éditeur de mangas révisionnistes, une enseignante pacifiste mais rebelle et le directeur américain du mémorial de paix d'Hiroshima, le reportage vacille et se conclut par une interrogation sur la necessité du souvenir, de la commémoration.

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Une oeuvre ouverte donc qui permet aux élèves de se positionner et d'argumenter ...

3. Voir un web-manga documentaire 

La deuxième partie du travail est consacrée à la découverte libre de l’application Anne Frank au pays du manga, vidéo projetée depuis la tablette du professeur. Plusieurs élèves utilisent successivement la tablette pour découvrir les fonctionnalités de l’application pendant que d’autres prennent en notes leurs hésitations, interrogations et réactions. Une synthèse est effectuée en fin de séance pour déterminer ce que nous avons appris de ce récit interactif. 

Une carte heuristique est ensuite élaborée avec le logiciel Mindmeister à partir des éléments relevés dans le prologue du reportage par les élèves, collectivement. Les élèves isolent différentes branches principales pour rendre compte de leur lecture: les caractéristiques de cette enquête (rassemblant l’ensemble des hypothèses sur la nature de reportage), l’équipe (rassemblant la biographie, la bibliographie et les points de vue de chacun des membres de l’équipe), les personnalités (rassemblant l’ensemble des personnalités interviewées), les sujets abordés par l’enquête (avec une distinction entre le thème et le propos) et une branche très développée sur la conduite du récit. Pour cette dernière, chaque planche fait l’objet d’une branche de la carte. Les élèves doivent distinguer par l’utilisation d’icônes, ce qui est vu, de ce qui est entendu et de ce qui est lu. Leurs analyses, remarques ou interrogations sont portées sur la carte avec un fond de couleur distinct. Cette carte est complétée au fil des quatre séances suivantes pendant l’exploration méthodique des quatre chapitres au vidéoprojecteur. Pour les chapitres 2, 3 et 4, chaque élève est chargé d’une planche en particulier et rend compte oralement de son analyse aux autres en complétant la carte heuristique sur la tablette vidéo projetée.

CarteAFPour accéder à la carte heuristique

4. Ecouter et produire une émission de radio

Pour compléter la carte heuristique, nous effectuons à notre tour un travail d’investigation journalistique sur l’équipe. Au fil des recherches menées sur la toile, nous découvrons la genèse du projet grâce à l’article que la revue XXI y a consacré. Une recherche sur la page Facebook consacrée à Anne Frank au pays du Manga, nous permet également de trouver un lien vers une émission canadienne, Les mystérieux étonnants, ainsi que l’accès aux pages Facebook des concepteurs du reportage.

N.B. : Les mystérieux étonnants #303, le podcast est disponible à l’adresse suivante : http://www.mysterieuxetonnants.com/?p=36295

Le temps d’échange sur l’œuvre dans Les mystérieux étonnants étant suffisamment court pour un passage en classe, j’ai alors demandé aux élèves un travail sur cette partie de l’émission. Il s’agissait tout d’abord d’identifier les intervenants et leurs thèses respectives sur l’œuvre. La difficulté d’écoute était multipliée par l’accent québécois des intervenants mais globalement l’exercice était à la portée des élèves qui connaissaient désormais très bien l’œuvre et pouvaient mettre en perspective les remarques des intervenants.

Pour conclure cette séquence, j’ai finalement proposé aux élèves d’organiser eux-mêmes par groupe de cinq de très courts débats radiophoniques autour du thème qu’ils souhaitaient tant aborder depuis la fin de la séquence précédente : « Pourquoi enseigner la mémoire de la seconde guerre mondiale à des collégiens d’aujourd’hui ? ». Un élève de chaque groupe, jouait le rôle de l’animateur du débat, s’assurant de l’équitable répartition de la parole (et de l’enregistrement mené sur les ordinateurs du CDI, avec le magnétophone de Windows, la tablette ou le smartphone du professeur !), les quatre autres élèves donnaient leur point de vue sur la question. L’émission devait se dérouler en deux parties : d’abord un temps de table ronde où chaque intervenant exposait de façon argumentée son point de vue puis un temps d’échange où l’élève animateur interrogeait les intervenants pour étayer leurs points de vue.

Si certaines « émissions » n’ont pas réellement déclenché de polémique, tous les élèves étant d’accord pour dire que la mémoire de la seconde guerre mondiale était importante pour eux (et donc pour leurs camarades), l’une d’entre elles a mis le doigt avec beaucoup d’énergie sur la question des concurrences mémorielles, qu’une élève a exposée avec un argumentaire si efficace que ses camarades, ont eu beaucoup de mal à s’en détacher. Ce fut l’occasion d’une belle réflexion en classe sur l’universalité des enseignements qu’Auschwitz et Hiroshima peuvent apporter et sur les pouvoirs de la langue…

5. Post-scriptum : quelles compétences les élèves développent-il avec ce type d'exercice ?

Cette séquence a été menée pour la première fois en décembre 2012, avec une classe de 3e. Les élèves sont ensuite parti pour un voyage d'étude de deux jours à Cracovie et à Auschwitz. Les collègues qui les ont accompagné les ont trouvé matures et préparés à cette expérience. On peut supposer que cette expérience de lecture a pu les aider. Pourtant de nombreuses questions avaient été laissées de côté sur cette expérience et ce sont mes élèves de 4ème de 2013-2014 qui m'ont permis d'y répondre.

Pour la préparation d'un atelier au Plan National de Formation Lettres "Les métamorphoses du livre à l'heure du numérique", on nous avait proposé de venir nous filmer afin de diffuser plus largement les pratiques relatées dans ces ateliers. N'ayant pas de 3e à cette rentrée, j'accepte de présenter l'oeuvre à ma classe de 4e, en échange de la garantie que les élèves seront mis en avant. Le CRDP de Versailles dépêche donc deux personnes pendant deux heures pour filmer la séance de travail. 

Le film produit me fait l'effet d'un coup de poing dans le ventre : un plaidoyer pro domo assorti de toutes les banalités sur les TICE que je m'échine à combattre. Inutile au mieux, dangereux en fait car le film, dans sa tentative maladroite de promouvoir les TICE, accrédite toutes les critiques que l'on peut faire à l'usage des nouvelles technologies en Lettres... 

A chaud, je rédige un billet sur mon blog et je décide de prendre l'avis des élèves. Je leur diffuse le film en leur indiquant qu'il s'agit d'un premier montage et que l'on va leur demander leur avis. Leurs réactions me rassurent (à lire ici sur mon blog), ils ont tout compris à la subjectivité d'un montage, à la sélection d'un enregistrement pour accréditer une argumentation, à l'effet de l'image et du son (insupportable) de ma voix sur le spectateur.

Si ce film montre quelque chose, ce n'est pas l'efficacité des TICE pour enseigner la hiérarchie des genres et des valeurs que je tente de leur inculquer, mais c'est sans doute que le pédagogue doit faire feu de tout bois pour faire l'éducation aux médias des élèves...