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Le capital au XXIe siècle, Th. Piketty

Éd. du Seuil, 976p., Septembre 2013

Ce livre propose une somme de données statistiques et d’analyses de celles-ci sur plus de 20 pays, avec cependant une attention particulière portée à la France et au Royaume-Uni.

L’auteur décrit d’abord l’augmentation du poids du capital par rapport au revenu (il représentait 2 à 3 années de revenu dans les années 1950 contre environ +6 années aujourd’hui, soit un retour au niveau du XIXème siècle) et en analyse les raisons ; puis, il retrace l’évolution des inégalités (de patrimoine) dans les pays occidentaux, laquelle montre que les 10% les plus riches se sont le plus enrichis et que les « ultra-riches » (le 1% et le 0,1% les plus fortunés) ont vu leur fortune exploser. Là encore, il s’efforce de repérer les facteurs explicatifs de cette évolution.

Il pointe aussi l’apparition d’une « classe moyenne patrimoniale » au XXème siècle, qui, du point du vue de la fortune, ont récupéré « des miettes, mais des miettes importantes ».

Enfin, il note l’émergence d’une catégorie de « super-cadres » très bien rémunérés, ayant ainsi une forte capacité d’épargne et donc capables de se constituer ou d’augmenter leur patrimoine.

Ce qui n’a pas empêché le « retour des héritiers », un retour risquant de s’amplifier dans l’avenir. L’auteur dénonce ces évolutions, jugées menaçantes pour les démocraties touchées.

Il estime qu’il faut préserver « l’Etat social » et réduire les inégalités, de revenus et de patrimoines ; pour ce faire, il propose une refonte de la fiscalité (plus grande progressivité de l’impôt sur le revenu, instauration d’un impôt progressif sur le capital, si possible mondial).

Une lecture stimulante, le plus souvent accessible au non-spécialiste, à réserver peut-être, pour les vacances scolaires car il faut du temps.