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Un New Deal pour l’Europe, M. Aglietta et Th. Brand

Éd. Odile Jacob, 304p., Mars 2014

Les auteurs commencent par établir un diagnostic de la situation présente en Europe et mettent en évidence des facteurs monétaires et financiers de la crise traversée par l’UE (et plus spécialement par la zone euro) : des transferts inopportuns de capitaux, via les banques et les marchés financiers, du centre vers la périphérie ont entraîné une explosion de l’endettement des acteurs économiques, privés et publics, la formation de bulles spéculatives et une surconsommation des ménages et de l’Etat, au détriment des investissements productifs (principalement dans les pays du sud de la zone).

Un seul taux d’intérêt pour cette zone alors que le taux d’inflation variait sensiblement d’un pays à l’autre a abouti à d’importantes divergences de taux d’intérêt réels ; de plus, ils pointent la polarisation industrielle (l’industrie se renforçant là où elle était déjà très forte), laquelle a favorisé aussi l’accentuation des déséquilibres commerciaux (excédents pour les uns, déficits pour les autres).

Ils raillent enfin les politiques d’austérité qui accentuent plutôt les difficultés économiques au lieu de les réduire.

Ils appellent donc de leurs vœux (et cette partie du livre est un peu moins convaincante) un New Deal européen c’est-à-dire une reconversion de l’UE vers le « high tech », le « durable » et « l’environnemental » et proposent, entre autres, de redéfinir le mandat de la BCE, de renforcer l’union bancaire et une « nouvelle donne institutionnelle » permettant une « union budgétaire » et une gouvernance économique au service de la croissance et de l’emploi dans l’UE.

Ouvrage très accessible et souvent percutant et convaincant.