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Les classes moyennes dans la crise, Cahiers français n° 378

Éd. La Documentation française, 87p., Janvier/Février 2014

Dans l’introduction de ce dossier, O. Montel rappelle justement que la notion même de « classe(s) moyenne(s) » est problématique : quel(s) que soi(en)t le(s) critère(s) utilisé(s) pour la (les) définir, ce qui prévaut, c’est l’hétérogénéité (économique, sociale et politique) de cet ensemble social.

S. Bosc montre bien en quoi les classes sociales constituent une « notion protéiforme et ambivalente » et Ch. Charle décrit l’évolution de l’identité des classes moyennes au fil du temps.

Ph. Raynaud rappelle que les classes moyennes peuvent à la fois être des sujets du changement politique et social et en être des objets (dans la mesure où elles peuvent se transformer sous l’effet des changements économiques et sociaux).

L. Chauvel tranche sans ambiguïté entre la thèse de la « moyennisation » et celle de la « polarisation », en faveur de la seconde : la crise profonde de la dynamique sociale menacerait la « civilisation de classe moyenne » et, peut-être, à terme, jusqu’à leur existence.

Ph. Coulangeon analyse les évolutions de la culture et du mode de vie des classes moyennes tandis qu’E. Dupoirier s’intéresse au vote des classes moyennes et aux évolutions récentes de celui-ci. H. Sterdyniak se demande si les classes moyennes ne sont pas les grandes perdantes du modèle social français : cette affirmation se vérifie si l’on considère la politique familiale mais est beaucoup plus discutable si l’on prend en compte les autres composantes de modèle social.

Dans une optique voisine, C. Peugny montre les limites d’une analyse présentant les classes moyennes comme victimes d’un déclassement.

Enfin, P. Jacquemot évoque la place et le rôle des classes moyennes dans les pays émergents.

Ce dossier est complété par un débat sur l’accord de libre-échange entre les Etats-Unis et l’UE, actuellement en discussion, par un point sur l’avenir des partis politiques et sur la présentation de la politique immobilière de l’Etat.

Un numéro très intéressant et tout à fait utilisable tant en SES qu’en option Science politique en Terminale.