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Le Destin au berceau. Inégalités et reproduction sociale, C. Peugny

Coll. La République des Idées, Éd. du Seuil, 128p., Mars 2014

L’ouvrage part d’un constat qui fait largement consensus : la reproduction sociale persiste et a même tendance, ces dernières années (ou décennies) à se renforcer. Le destin, scolaire et social, des individus se déciderait donc, le plus souvent, « au berceau.

L’auteur montre d’abord que les progrès de la mobilité sociale n’ont été observés que durant une assez brève période (une vingtaine d’années, durant les décennies 1960 et 1970) ; depuis la fin des années 1970, elle a stagné puis commencé à diminuer. Ce qui conduit l’auteur à se rallier à la thèse de la « polarisation » de la société et à réfuter celle de sa « moyennisation ».

Il montre ensuite que les jeunes sont les principales victimes de la détérioration de la situation économique et sociale observée depuis les années 1990 et pointe la responsabilité de l’Ecole dans ce processus. Celle-ci, par les multiples inégalités qui y persistent et par les nouvelles inégalités qui s’y observent, ne semble pas en mesure de limiter la reproduction sociale ; et elle « aggrave son cas » en donnant à cette reproduction sociale et à la stratification sociale telle qu’elle est une légitimité (cf. ses références à l’égalité des chances et à la méritocratie).

Enfin, il s’inquiète des risques pour la cohésion sociale que fait courir cette persistance de la reproduction sociale et propose quelques pistes pour infléchir les politiques publiques (d’éducation, mais pas seulement) afin de remédier à cette situation.

Un essai « engagé » mais assez bien argumenté sur un sujet qui intéresse évidemment les SES.