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Sociologie de la mode

F.Godart.

Coll. Repères. Ed. La Découverte. Dec. 09.

Dans l’introduction, l’auteur montre que la mode est « un fait social total », ce qui, bien sûr, en fait un objet d’étude pour les sociologues (Tarde puis Simmel, entre autres l’avaient déjà étudiée). Pourtant, il indique combien il est difficile de définir la mode. L’ouvrage s’organise autour de 6 principes de la mode : le premier  est le principe d‘affirmation à travers lequel individus et groupes s’imitent et tentent de se distinguer en utilisant des « signaux », vestimentaires ou autres ; le deuxième est le principe de convergence qui fait que si les styles ont des origines diverses, leur production et leur traduction en « designs »sont concentrées dans un petit nombre de « maisons de mode », situées dans un nombre limité de villes et de pays et la grande variété des styles est finalement réduite à quelques tendances régulièrement renouvelées ; le troisième est le principe d’autonomie selon lequel les « maisons de mode » sont partiellement autonomes par rapport à leur environnement politique ou économique en ce qui concerne leurs choix esthétiques ; le quatrième est le principe de personnalisation qui place le créateur ou la créatrice de mode au centre de « l’univers de la mode » et de l’industrie de la mode ; le cinquième est le principe de symbolisation qui donne un rôle prépondérant aux marques dans la relation producteurs de mode/consommateurs de celle-ci ; enfin, le sixième est le principe d’impérialisation qui rend compte du fait que la mode pénètre de nombreuses sphères de l’activité sociale et est dominée par un petit nombre de conglomérats très puissants. Une très fine et captivante analyse de la mode. Ouvrage très recommandable.