Cet ouvrage remplacera avantageusement toute une littérature récemment parue sur l’actuelle crise fiancière : il permet en effet « d’appréhender la complexité contemporaine de la « planète finance » ainsi que la violence de ses transformations récentes », selon les termes de F.Morin, rédacteur de la préface. La géographie de cette finance s’appuie sur une diversité de places financières, régies par des règles du jeu précises mais dont l’évolution tend, à l’échelle internationale, à une division fonctionnelle de leur activité. Ce mouvement de spécialisation se double d’un mouvement d’intégration financière régionale permettant notamment aux places asiatiques de jouer un rôle croissant. On comprend alors qu’en période de crise, les investisseurs fianciers ont tendance à rapatrier les capitaux sur leurs bases locales ou nationales, ce qui gonfle les mouvements de capitaux souvent à visée spéculative et donc risque d’amplifier les déséquilibres financiers et monétaires mondiaux. L’accent est mis sur le rôle décisif des gestionnaires de fonds pour le compte de tiers qui sont parvenus à imposer à l’échelle internationale de nouveaux modes de gouvernance des entreprises avec pour objectif principal sinon unique la création de valeur pour les actionnaires. Enfin, l’ouvrage montre que le caractère systémique de la crise financière actuelle (mais aussi des précédentes !) s’explique, au moins partiellement, par les caractéristiques du processus contemporain de globalisation et de financiarisation de l’économie mondiale et permet aussi de comprendre pourquoi les impacts économiques et sociaux de la crise bien que planétaires, sont différenciés selon les régions du monde et à l’intérieur de celles-ci. Compte tenu de la technicité des questions abordées, l’ouvrage est tout à fait lisible et utilisable par les enseignants de SES.