Découverte du lycée

De 1950 à 2002 : de '' Corvisart '' à ''Rabelais'' ...
iplan lycée

Les débuts de Rabelais se situent après la 2 ème guerre mondiale.

Quelques personnes ont eu le souci de faire entrer dans la préparation de l'Education Nationale des sections à caractère para - médicale et social. En effet, la France en reconstruction demandait   dans ses services les techniciens correspondants.

Je citerai d'abord l'action essentielle de hauts responsables de notre Ministère : Mademoiselle SIMONIN Inspectrice Générale, Madame MARTRAIRE Inspectrice Générale, Monsieur BUISSON Directeur Général de l'Enseignement Technique (cet ensemble avait alors une direction verticale) Madame VILLENEUVE   sous - direction à l'E.N.S.E.T.

Des personnalités importantes du secteur privé ont d'autant plus collaboré aux travaux de notre Ministère qu'ils étaient demandeurs. Il s'agit de Madame   RANDOIN Directrice de divers laboratoires (I.N.R.A - C.N.R.S.) et secrétaire générale de la Société Scientifique d'Hygiène Alimentaire de Monsieur TREMOLIERE, médecin nutritionniste de l'hôpital Bichat.

De la collaboration de ces personnalités est sorti le B.T.S. diététique (qui s'appelait alors Brevet de Technicien) et la mise en place pédagogique et matérielle de la première section du futur lycée Rabelais. Où loger cette section ? Comment trouver les enseignants ?

La section B.T.S. diététique a été logée par Madame RANDOIN dans les locaux de la S.S.H.A. rue de l'Esplanade. Les T.P. de cuisine étant hébergés par l'E.N.S.E.T. rue Pinel. Les collaborateurs de Madame RANDOIN. Monsieur FOURNIER. Monsieur CAUSENT directeurs de laboratoires ont enseignés les techniques de laboratoire, l'étude des aliments Monsieur POLONOVSKI professeur à l’école de médecine, la chimie physiologie. Monsieur TREMOLIERE, Madame VISSECQ ont reçu les élèves en stage et leur ont appris la diététique des malades.

Madame LANDAIS et moi-même nous coordonnions les enseignements, étions chargées de cours pratique (chimie, technique culinaires) et de l'encadrement administratif de la section.

Comme vous le sentez, notre Ministère a résolu de manière nouvelle, originale, l'encadrement pédagogique.

Mais comment faire de ces étudiantes de vraies élèves de l'Education Nationale de manière à leur donner les droits des étudiants ? Là encore a été prise une décision courageuse ! Cette section serait une section de l'Ecole Nationale Professionnelle de Creil (aucun établissement féminin de Paris ne pouvait inscrire des élèves post - baccalauréat). Là encore réaction admirable ! Madame VAUVEIL, Directrice de ladite E.N.P. joue le jeu et prend en charge administrative cette section parisienne qu'elle venait voir très amicalement 3 à 4 fois par an !...   mais que les inspecteurs généraux et Madame VILLENEUVE aidaient à la moindre demande.

Je souhaite vous avoir fait sentir toute l'admiration que j'ai portée à ce groupe remarquable de personnes ayant participé à la mise en place de ce nouveau B.T.S. groupe dans lequel je me suis retrouvée dès 1952lors de ma dernière année d'E.N.S.E.T. et officiellement en 1953 lors de ma première nomination de professeur. La qualité de la formation était tous les ans reconnue au travers des résultats aux examens : 100% de réussite, alors que l'assistance publique de Paris qui avait ouvert une école a dû la fermer après quelques années de fonctionnement pour difficultés d'enseignement.

L'implantation de l'Economie Sociale et Familiale a un tout autre profil.

L'E.S.F. est dérivée de l'Enseignement ménager dont le premier diplôme s'appelait ''monitorat''. Ce diplôme et sa préparation n'intéressaient pas l'Education Nationale qui les trouvaient trop pratiques, via les choses de la maison (cuisine, couture, repassage, entretien).

D'où la décision de créer un autre diplôme, un B.T.S, sous la responsabilité de Madame l'Inspecteur Générale BROUSSENS.

Le lycée '' Corvisart'' ancêtre de Rabelais a ouvert une section E.S.F. qui existe encore mais aussi des sections de préparations de divers professorats de divers niveaux liés à E.S.F. ou à l'enseignement ménager : la préparation au P.T.A.   enseignement ménager (tremplin entre le monitorat et le B.T.S.), qui lançait l'ouverture de l'enseignement ménager aux sciences physiques et humaines et la préparation à une nouvelle section de l'E.N.S.E.T. A3 ou A2.

Les BTS diététique et E.S.F. sont signés par les deux Ministère de l'Education Nationale conformément à leur statut. Le lycée a appliqué les conventions interministérielles sans aucune difficulté. Le Ministère de la santé ne s'est nullement manifesté au niveau de l'enseignement entièrement pris en responsabilité par le ministère de l'Education Nationale. Je ne vous parlerai pas des divers sections techniques du secteur para - médical et social qui ont fonctionné dans le lycée Corvisart. Elles ressemblaient à toutes les autres.

Par contre les sections des assistantes sociales et des infirmières ont une spécificité : elles ont été ouvertes sur la demande de Mademoiselle JEAN directrice des études au ministère de l'Education Nationale. Les deux ministères. Education santé et Affaires sociales ont peut-être passés un contrat mais je ne l'ai jamais connu. Ce qui est sûr c'est que ces sections ont toujours fonctionné selon les textes du ministère de la Santé que l'Education Nationale les a pourvues d'enseignants ayant les titres santé, exigés par le même ministère de tous les enseignants de toutes les écoles publique ou privées. L'Education nationale a établi des   équivalences de diplômes afin de pouvoir ouvrir les concours de recrutement aux diplômes du ministère de la santé dans la liste de ceux qui permettent l'accès à différents concours de professeurs du dit secteur.

En ce qui concerne les conseils pédagogiques (ex : conseil technique des écoles d'infirmières) ils se sont toujours tenus en respectant scrupuleusement les directives de la santé.

Nous n'avons jamais demandé à notre ministère son avis sur l'existence de ces conseils de l'école d'infirmière ou de puériculture qui sont hors des ''normes'' Education Nationale. Nous avons continué sur les lancées de la première heure (environ 1960) dans l'intérêt des élèves. Mais nous avons imposés à ces sections les conseils de classe (norme E.N.) ce qui avait pour effet de satisfaire aux deux statuts.

Autrement dit nous avons essayé de satisfaire aux textes des deux Ministères (procédure lourde). Le Proviseur n'était pas toujours à l'aise dans les principes d'organisation. Mais les décisions non contradictoires issues de tous ces conseils (car il faut bien savoir que chacun avait conscience de l'existence de l'autre) étaient très positives au regard des professeurs et des étudiantes. Dans ces sections aussi nous avons eu de très bons résultats.

En résumé la pédagogie et l'administration des sections à diplômes '' santé et affaires sociales'' sont le fait

•  d'accord de principes des Ministères sur de grands types.

•  d'organisation que chacun voulait satisfaire (et qui l'ont toujours été pour les élèves) au niveau de la vie pédagogique quotidienne.

Pour conclure que vous dirai-je de l'avant Rabelais ?

•  Que ce lycée est issu d'un besoin technique d'après-guerre

•  Qu'il a été réalisé grâce aux convictions de certaines personnes du secteur public ou privé.

•  Qu'il a apporté à ces personnes des satisfactions immenses, mais que sa gestion a pu être jugée trop compliquée, trop différente de la gestion d'un établissement scolaire traditionnel, car elle relève d'une perception fine et d'une acceptation (ou refus personnel) de certaines pratiques administratives et pédagogiques.

Serait-il un exemple de décentralisation ?

Rattaché à l'E.N.P. de Creil pour la section diététique, à l'E.N.P. de Bourges pour la section sociale supérieure, à l'Ecole Nationale de Commerce Boulevard Bessière après un regroupement des sections, organisé au lycée 61, rue Corvisart en 1965, cet ensemble pédagogique est devenu un lycée polyvalent en 1972 par adoption des sections classiques venues de l'annexe Huchart du lycée Lamartine.

Il s'est appelé Rabelais.

L'histoire du logement des sections entre 1950 et 1972 surprendrait si l'on ne se rappelait pas de la conviction profonde des personnels de Corvisart.

16 rue de l'Estrapade Paris

3 rue Fernand Hainoult Saint-Ouen

61 rue Corvisart Paris

Rue Pinel Paris

Lycée François Villon Paris

Lycée Boulevard de l'hôpital et bon nombre d'écoles primaires de la Ville de Paris.

Chacun vivait ses responsabilités élargies, les élèves travaillaient, les résultats aux examens étaient bons ou très bons, sans beaucoup de rapport entre les sections mais avec une vie immense à l'intérieur de chaque section.

Ces sections sont les sections fondatrices du lycée.

Je voudrais que les services rectoraux et ministériels suivent les propositions et facilitent les réalisations pour l'ouverture de nouvelles sections.

G.BOUYSSOU 
Proviseur honoraire.

Qui est François RABELAIS ?

 

François Rabelais est né en 1494 non loin de Chinon. Son père, avocat à Chinon, était un assez gros propriétaire ; l’œuvre de Rabelais abonde en souvenirs du terroir paternel et en allusions aux gens de la justice.


Un moine
D’abord instruit dans l’abbaye de Seuilly, toute proche, puis novice au couvent de la Baumette, il y a été instruit selon les méthodes scolastiques, qu’il aura en horreur.
De 27 à 33 ans Rabelais est moine : il se passionne pour le grec, échange des lettres avec Guillaume Budé, grand humaniste français, et s’installe dans l’abbaye de Maillezais
Familier de l’évèque, il l’accompagne dans ses déplacements à travers le Poitou se mêlant au peuple et aux paysans.


Un médecin 
Il étudie la médecine pour gagner sa vie et élargir sa culture humaniste, ce qui lui donne une grande connaissance du corps, de l’anatomie, de la physique
Nommé médecin de l’Hotel Dieu de Lyon, il exerce la médecine avec succès.
Sa réputation de médecin lui valut la protection de l’évèque de Paris Jean Du Bellay (cousin du poète). Il est devenu un des premiers médecins du royaume.


Un écrivain 
En 1532, il publie Pantagruel sous le pseudonyme de Maître Alcofribas Nasier (anagramme de François Rabelais) l’ouvrage a du succès
En 1534, il publie Gargantua
L’œuvre de Rabelais exprime l’enthousiasme des meilleurs esprits de son temps : c’est un hymne au renouveau de la culture de François 1er. Il œuvre pour l’abandon des disciplines médiévales, et lutte contre les théologiens de la Sorbonne.

 

Un lycée humaniste, à la manière de Rabelais

Les élèves de 1ère SMSD, après avoir lu Gargantua, ont imaginé donner à certains lieux stratégiques du lycée les noms de certains personnages inventés par Rabelais,
en le justifiant…

Grandgousier : le bâtiment des chefs d’établissement 
« il considère ses sujets comme ses enfants et il est tolérant et réfléchi »
« il est le père de ses sujets »
« il dirige Gargantua et est responsable de son éducation »

Gargamelle : le CROUS

Epistémon : la salle des professeurs

Gargantua : amphithéâtre

Ponocrates : le CDI parfois la salle des professeurs »
« dans le CDI, on trouve tout »
« il est le porte-parole de l’idéal éducatif humaniste »
« ponocrate veut dire « le travailleur » et Ponocrate lit beaucoup et est très cultivé »

Gymnaste : le gymnase
« parce que Rabelais accordait une grande importance à l’éducation du corps »

Ulrich Gallet : le bureau des CPE 
« car Ulrich Gallet essaye de convaincre, de régler les problèmes, pour que la paix puisse régner »

Les Thélémites : le foyer

Citations retenues :
« rire est le propre de l’homme »
« l’ignorance est la mère de tous les maux »
« l’homme naquit pour travailler comme l’oiseau pour voler »
« la moitié du monde ne sait pas comment l’autre vit »
« tout vient à point qui peut attendre »
« le temps mûrit toute chose ; par le temps toutes choses viennent en évidence,
le temps est père de vérité »
« science sans conscience n’est que ruine de l’âme »
« les heures sont faites pour l’homme et non l’homme pour les heures »
« vous convient être sages, pour fleurer et estimer beaux livres…
puis par curieuse leçon et méditation fréquente,
rompre l’os et sucer la substantifique moelle ».