La visite de Timothée de Fombelle par Mila PINCAS

Les 6e A et B ont reçu avec enthousiasme l'écrivain Timothée de Fombelle, le jeudi 2 avril 2015, dans le cadre du Comptoir des lecteurs. Mila Pincas, élève de 5ème, notre invitée spéciale, grande lectrice et admiratrice de l'œuvre de l'écrivain, raconte ce moment ...

Ce jour là, nous étions tous sagement assis, impatients de le rencontrer. Beaucoup avaient ramené leurs propres exemplaires des livres, ils les tenaient soigneusement posés sur leurs genoux. Soudain, un cri se fit entendre : « Il arrive ! » Tout le monde se tut, retint presque sa respiration.

             Lorsque Timothée de Fombelle franchit la porte du CDI, il fut applaudi. « On croirait qu’on entre dans un théâtre ! » furent ses premières paroles. Elle précéda de nombreuses autres, qui s’échappaient de ses lèvres en flot continu. Il est vraiment bavard, M. De Fombelle. À peine eut-il posé ses affaires qu’il se mit à nous raconter comment il avait commencé à écrire des pièces de théâtre, très jeune, juste pour quelques amis. Il ne savait pas, à l’époque, qu’il serait considéré, une trentaine d’années plus tard, comme un des plus grands auteurs jeunesse de son temps. L’écrivain nous expliqua qu’il se baladait toujours avec un petit carnet, et qu’il griffonnait des mots, des phrases, des idées, dès que quelque chose l’interpellait, pours les inscrire dans de prochains livres. Mme Criqui, notre professeur de français, n’osait pas lui dire qu’elle avait préparé une petite table juste pour lui, il se tenait simplement debout, au centre de la pièce et nous expliquait sa vie d’auteur parfaite, une vie qui me fait un peu rêver, je dois bien l’avouer. Il est traduit dans de nombreuses langues, a reçu de nombreux prix et parvient à vivre de sa plume sans même avoir besoin d’écrire énormément. L’idée de Tobie Lolness lui est venue car il voulait écrire sur quelque chose qu’il connaissait bien, qu’il aimait. Timothée de Fombelle est un peu écologiste. Il aime regarder les arbres et les plantes et se dire : « Tiens, ce chêne n’a pas encore de bourgeons, nous sommes en mars pourtant, il doit être malade… » C’est comme ça que Tobie Lolness nacquit, et Nils Amen, et Elisha Lee, et le soldat Patate… Tous les personnages ont une importance, il veut nous faire ressentir leurs émotions, comprendre leur caractère… Au fil des romans, il n’en rate pas un. Chacun à quelque chose de particulier, celui-ci à est superstitieux, il ne veut pas tuer un prince, celle-là est si jolie qu’elle fait tourner toutes les têtes par inadvertance… Timothée de Fombelle ne commence jamais à écrire sans connaître les grandes lignes de son histoire, il sait par avance les grands rebondissements qu’il veut créer, les caractéristiques à donner aux personnages… Mais il se laisse quand même de grandes plages de liberté, par exemple, lors de la course effrénée de Tobie à travers l’arbre, la nécessité de le nourrir se faisant sentir - C’est vrai, après tout, on n’a jamais vu un héros tenir longtemps sans manger - il invente un personnage, un lieu, une aubaine qui permet d’alimenter le petit homme et ses lecteurs. Car c’est exactement cela, ses livres nous nourrissent d’aventures merveilleuses, inattendues et poétiques. Elles font battre les cœurs et éclater de rire et je me suis surprise de nombreuses fois à lire un passage à voix haute, trop beau pour ne pas être partagé.

 

Mila PINCAS