Musée du Luxembourg - 1BTS CG mars et avril 2016

Propos recueillis par les étudiants de BTS Comptabilité Gestion 1ère année

Vendredi 11 mars 2016 au Lycée

Bulles

Mélanie: Comment êtes-vous devenue directrice de ce célèbre musée du Luxembourg daté du 18ème siècle ?

Je suis arrivée à la direction du Musée du Luxembourg, après des études en Droit, Histoire de l’Art, une formation en Gestion, et une expérience professionnelle au service des musées nationaux. http://www.grandpalais.fr/fr/qui-sommes-nous

Le Musée du Luxembourg est un établissement de taille modeste, doté d’une petite équipe avec 12 salariés.

Baptiste : Qu’est-ce qui a motivé la programmation de l’exposition des chefs-d’œuvre de Budapest ?

La volonté de partager, de montrer une des plus belles collections d’Europe ! La collection était « en caisse » du fait de la rénovation du musée à Budapest : elle peut donc voyager. Parfois on est volontariste, et parfois on répond à une opportunité.

Mourad : À partir des 600 œuvres de Budapest, comment avez-vous réussi à n’en sélectionner qu’une soixantaine ?

C’est le professionnalisme des commissaires de l’exposition qui a permis de sélectionner avec cohérence des œuvres de grande qualité de grands artistes : c’est un parcours chronologique sur 600 ans comme un résumé de l’histoire de l’art en Europe.

Adrien : Quels ont été les critères de décision pour la scénographie des chefs-d’œuvre de Budapest, panorama de l’art européen sur une longue période ?

La scénographie est pensée un an à l’avance par un architecte. On raconte une exposition à la manière d’un livre avec des feuillets : il y a une recherche intellectuelle, l’espace est partagé en différentes parties, on choisit une couleur appropriée pour la cimaise (le panneau supportant l’œuvre). Ici rouge, gris ou jaune afin de proposer les meilleures conditions pour rester mettre en valeur l’œuvre avant tout. Le cartel se situe dessous ou à côté de l’œuvre pour les mêmes raisons.

Kelly : Chefs-d’œuvre de Budapest


 

Les cinq coups de cœur de Madame Armand :

La grenouille verte, spécimen jeune aquarelle et gouache sur papier, Albrecht Altdorfer, 1511

Nature morte avec jambon, pichet d’argent et nautile monté en coupe de Willem Claeszoon Heda, 1654

La porteuse d’eau, Goya, 1802-1812

L’alouette, huile sur toile de Pál Szinyei Merse, 1882

La femme peintre, huile sur toile, Károly Ferenczy, 1903


 

 GP BudapestPour en savoir plus

 

Angélique, He Jin : Derrière chaque exposition, combien de métiers sont représentés ?

Il existe plusieurs familles de métiers : ceux de la Production (gestion de projet, gestion financière, organisation des transports, des assurances, de la scénographie), un peu à l’identique de ce qui se passe dans le cinéma, au théâtre. Ceux de la communication (responsable des relations avec la Presse). Ceux liés aux éditions, à la médiation. Et aussi ceux liés à la vente, l’accueil du public, la sécurité.

Fatima : Qui s’occupe des assurances ? Madine : et la question du transport est-elle complexe parfois ?

Les œuvres sont assurées par un assureur privé contre tous risques, de « clou à clou ». Pour les expositions à très gros capitaux, l’Etat peut assurer une partie des risques. Dans une exposition, différentes conditions et mesures s’attachent à préserver l’œuvre dans son état au moment du prêt : il faut faire attention à la température, la lumière (<50 lx pour les dessins), l’hygrométrie (le bois, les textiles sont plus fragiles quand ils sont exposés à l’humidité), l’accrochage parfois est délicat.

Léa : Pour l’organisation de l’exposition  des Chefs-d’œuvre de Budapest, quels ont été vos principaux interlocuteurs à Paris et à Budapest ?

Le musée appartient au Sénat. La RMN-GP en est l’opérateur culturel avec ses compétences, ses services spécialisés, son expertise. Nous avons donc fait appel aux services spécialisés du groupe RMN-Grand Palais.

Laétitia : Comment est financé un musée comme le Louvre, qui possède des collections permanentes ?

En très gros, Le Louvre dispose d’un budget d’environ 200 millions d’€. Le financement provient à 50% de l’Etat, 50% de ressources propres (billetterie, mais aussi du mécénat, des concessions, des privatisations, entreprises…).

Est-ce qu’il existe une concurrence entre les musées ?

Il faut savoir que Paris est le lieu qui accueille le plus d’expositions et de musées au monde. On peut parler de concurrence entre les médias lorsque ouvrent par exemple trois expositions en même temps, ensuite oui, il peut y avoir une concurrence en ce qui concerne le nombre de visiteurs par exemple.

Sojenthy : Est-ce qu’il y a une loi qui règlemente le Mécénat ?

En effet, la loi du 1er août 2003, dite "loi Aillagon » est favorable au Mécénat d’Art.

Mariana : Quels sont les avantages du Mécénat ?

Les entreprises mécènes bénéficient d’une réduction fiscale. En soutenant une exposition, le mécène communique surtout sa marque, ses valeurs, l’excellence. Par ailleurs, il existe des partenariats média qui consistent en une échange de visibilité : publicité pour l’exposition en échange de logo sur l’affiche.

Annélie : Quels sont vos principaux financements en dehors du Mécénat ?

La billetterie est une ressource essentielle. C’est toute une réflexion sur le public que l’on veut voir venir, le

prix d’une entrée à fixer…C’est la question de ce que l’on appelle la politique des publics. On souhaite par exemple accueillir les jeunes en proposant des tarifs préférentiels.

Sami : Nous nous sommes intéressés à la page d’accueil du site du Musée, on repère tout de suite « la femme avec une cage à oiseau » de J. Rippl-Rónai. D’où proviennent les photos des œuvres généralement?

La femme à la cage, tableau mystérieux est le visuel de l’exposition, c’est l’œuvre qui figure sur l’affiche de communication. Pour l’exposition Budapest, les photos ont été fournies par nos partenaires hongrois. Sinon, et notamment pour les collections permanentes des musées, l’Agence Photo RMN-GP réalise les campagnes de prise de vues et le site http://www.photo.rmn.fr/ permet de consulter la plus grande des collections d'images d'art.

Vincent : Á côté des d’expositions, dans les boutiques, on trouve des catalogues d’expositions et objets souvenirs, comment sont organisées l’édition, la fabrication des objets et par qui ?

L’espace boutique au Musée du Luxembourg est vaste. Les catalogues souvenirs sont édités par la RMN-GP. On trouve aussi d’autres éditions dans la boutique. Les personnes de la librairie font partie du personnel du musée. La vente des catalogues mais aussi cartes postales, bijoux, textiles, lampes, stylos, magnets…représentent 15 à 20 % du chiffre d’affaires.

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