La « chanson d’Amelia Dawley »

La « chanson d’Amelia Dawley »

Cette chanson a été enregistrée au début des années 1930 à Harris Neck (Géorgie) par l’ethnologue Lorenzo Turner. Amelia Dawley, la personne qu’il enregistra, avait appris cette chanson de sa mère, qui elle-même l’avait appris d’un(e) aïeul(e)…La filiation put être retracée jusqu’à une jeune fille  africaine emmenée en esclavage aux Etats-Unis dans la deuxième moitié du 18ème siècle.

 

Il s'agit d'une « finya woulo », une chanson funéraire typique des chansons funéraires des Mende au Sierra Leone. Ces chants sont chantés par les femmes lorsqu’elles concassent du riz qui sera un sacrifice fait au défunt.

 

Au cours de la transmission de ce chant aux Etats-Unis, au sein des la communauté Gullah-Geechee, les paroles et la prononciation se sont un peu écartées du texte Mende d’origine.

 

Les recherches sur cette chanson, et l’enregistrement, ont été  reprises par le chercher Joseph Opala, et ont servi de base à un documentaire de 1998, « The language you cry in », qui retrace les recherches faites pour retrouver l’existence d’ une version de cette même chanson au Sierre Leone.

 

La « chanson d’Amelia Dawley » serait le texte le plus long dans une langue d’Afrique ayant été transmis aux Etats-Unis dans le contexte de l’esclavage.

 

 

Texte Gullah-Geechee

Texte en Mende moderne

Traduction Anglaise

Proposition de traduction

en Français

A wohkoh, mu mohne;

 kambei ya le; li leei tohmbe. 

 

A wohkoh, mu mohne; 

kambei ya le; li leei ka.


Ha sa wuli nggo, sihan; 

kpangga li lee.


Ha sa wuli nggo; ndeli, ndi, ka. 

 

Ha sa wuli nggo, sihan; huhan ndayia. 

 

A wa kaka, mu mohne; 

kambei ya le'i; lii i lei tambee.

 

A wa kaka, mu mohne; 

kambei ya le'i; lii i lei ka.


So ha a guli wohloh, i sihan; 

yey kpanggaa a lolohhu lee. So ha a guli wohloh; ndi lei; ndi let, kaka.


So ha a guli wohloh, i sihan; kuhan ma wo ndayia ley. 

 

Come quickly, let us work hard; the grave is not yet finished; 

his heart (the deceased's) is not yet perfectly cool (at peace). 

Come quickly, let us work hard; the grave is not yet finished; let his heart be cool at once. 

Sudden death cuts down the trees, borrows them; the remains disappear slowly. 

Sudden death cuts down the trees; let it (death) be satisfied, let it be satisfied, at once. 

Sudden death cuts down the trees, borrows them; a voice speaks from afar. 

 

Venez vite, travaillons dur

La tombe n’est pas encore terminée

 

Son cœur (celui du défunt)

n’est pas encore parfaitement refroidi (en paix)

 

Venez vite, travaillons dur, la tombe n’est pas encore terminée

 

Que son cœur soit apaisé, maintenant

 

La mort subite abat les arbres, les emprunte

Ce qu’il en reste disparaît lentement

 

La mort subite abat les arbres,

Que la mort soit satisfaite, maintenant

 

La mort subite abat les arbres, les emprunte, une voix lointaine parle