Les germanistes au salon du livre jeunesse de Montreuil

Lectures bilingues de l'oeuvre d'une poétesse Rom

La classe bilangue allemand de 5ème A/B a participé à une activité en langue allemande sur le recueil des poèmes: Auschwitz est mon manteau = Auschwitz mein mantel de l'auteure Ceija Stojka. Cette femme exceptionnelle née en Autriche en 1933 dans une famille Rom d'Europe centrale a été déportée avec sa famille vers le camp d'extermination d'Auschwitz -Birkenau. Elle sera la seule rescapée de sa famille, retournera à pied à Vienne où elle habitera jusqu'à sa mort en 2013 avec ses enfants. Alors âgée de 56 ans, elle commence à peindre, à vouloir rompre le silence à travers la rédaction de chants, qui seront un véritable travail de mémoire. Il devient essentiel pour Ceija de témoigner pour combattre l'oubli et lutter contre l'exacerbation des nationalismes en Europe.

Ceija Stojka est la première femme Rom rescapée des camps de la mort à témoigner pour que les 500 000 Roms victimes de la barbarie nazie ne tombent pas dans l'oubli.

Les élèves de la classe de 5ème bilangue ont étudié quatre chants en allemand en accord avec M. François Mathieu, le traducteur autrichien des carnets de Ceija et Monsieur Doucey, l'éditeur français de la version bilangue de l'oeuvre de Ceija. Les chants sont très simples, emprunts d'un élan de vie hors du commun. On en apprend davantage sur la communauté Rom en Autriche, sur leurs coutumes, sur leur emblème : le tournesol, « symbole de joie et de soleil » comme le note Alexis de la classe de 5ème.

Les élèves livrent leur témoignage sur Ceija Stojka, sur ses chants et sur leur expérience au salon du livre.

Nathalie pense que « Ceija a eu une vie d’enfant très triste et on voit encore ce côté enfantin dans sa peinture »,
Chiara était « contente de retrouver les textes étudiés en classe récités lors du salon en français et en allemand», trouve ses peintures « moins tristes que ses poèmes ».
Sarah pense que « c'est grâce à la force de caractère de sa mère qu'elle a survécu à l'horreur, c'est ce que j'admire chez Ceija, elle a su transformer cette horreur des camps en des moments plus heureux, j'ai appris aussi beaucoup sur les Roms, leurs origines ».
De son côté, Jeanne trouve « que Ceija dessine très bien pour quelqu'un qui n'a pas pris de cours, qu'elle avait une grande volonté, que c'était une battante qui n'a jamais baissé les bras et a cru en la vie »,
Pour Salomé, Théodore ou Fatim « cette femme est un exemple pour nous, cette femme était courageuse, gardait une joie au fond de son cœur, on ne peut même pas imaginer ce qu'elle a enduré ».

Les élèves de cette classe ont trouvé que c'était une véritable artiste, que l'on pouvait discerner la peur dans ses peintures, tous ont été émus par les chants vus en classe et ont été contents d'avoir ce prolongement au salon du livre.

Mme Lefranc, professeure d'Allemand

Pour aller plus loin :

Les livres de Ceija Stojka au CDI du site Bercy

Une courte vidéo sur Arte