Atelier pluridisciplinaire pour la classe de 4ème B

Moi et le Monde, Territoire et Altérité: les migrants / L'atelier commence !

« Si je diffère de toi, loin de te léser, je t’augmente », A. de Saint-Exupéry.

 

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      Les élèves de 4e B ont lu et étudié deux œuvres contemporaines autour de la vie des migrants. L’un est une fiction, Le temps des miracles, d’Anne-Laure Bondoux, dans laquelle Blaise, un enfant, fuit la Géorgie pour la France ; l’autre est une histoire vraie, Dans la mer il y a des crocodiles de Fabio Geda, celle d’Enaiat, un autre enfant, parti d’Afghanistan pour arriver en Italie, cinq ans plus tard.

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       Ces deux destins, ainsi que le travail mené avec madame Tricot sur les migrations transnationales en géographie, permettent aux élèves de s’interroger sur ce qui pousse les migrants à tout quitter, sur ce qui leur permet de survivre, sur la construction d’une identité en lien avec l’exil, sur l’altérité et l’humanité, la dignité, l’espoir.

      L’idée était avant tout de mettre un visage derrière le mot « migrant » et de faire écrire les élèves autour de la peur, de l’exil, de l’identité.

« Comment on trouve un endroit pour grandir Enaiat ? Comment on le distingue d’un autre ?

Tu le reconnais parce que tu n’as plus envie de t’en aller. Bien sûr, il n’est pas parfait. Ça n’existe pas, un endroit parfait. Mais il existe des endroits où, au moins, personne ne cherche à te faire du mal. »

(Extrait de Dans la mer il y a des crocodiles, Fabio Geda).

Il s’agit également d’aller au-delà des stéréotypes, préjugés et à priori les plus répandus sur le sujet des migrants.

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          Les élèves ont écrit des textes personnels qui seront la principale matière de leur création théâtrale avec Chantal Petillot, metteure en scène et comédienne, sur scène, à la Maison du Geste et de l’Image.  

L’atelier théâtre a commencé. Les élèves ont déjà fait voir et entendre leurs textes et ont commencé à écrire dans l’espace avec leur corps, leur voix, et à faire des choix pour leur réalisation collective.

       Je terminerai par quelques textes d’élèves, avant-goût de leurs réflexions et leurs émotions autour de ce sujet d’actualité fort :

« Si j’étais la terre, je me secouerais dans tous les sens pour détruire toutes les frontières, partager toutes les richesses, et ne créer plus qu’un grand pays, comme ça, plus de migrant, et tout le monde serait content ! ».

« Lorsque l’on vit la guerre et la misère dans son pays, n’a-t-on pas envie de fuir ? Pourquoi est-ce que n’importe quel migrant n’aurait pas envie de se voir en France, en Allemagne, ou en Grande-Bretagne, où ils arrivent par milliers ? »

« L’espoir, c’est l’envie de ce futur, une envie tellement puissante qu’on est prêt à tout supporter sans faiblir, sans abandonner, pour vivre libre et heureux. »

« Si j’étais un migrant, j’aurais peur. Peur de ne pas trouver ma place à cause des autres qui tiendraient trop à la leur. Peur d’autrui, ces autres qui me menaceraient par peur que je les menace. »

« Quand on vit une période difficile, le mieux, c’est de rêver, de s’imaginer comment ce sera mieux quand ce sera passé : « Le meilleur remède contre le désespoir, c’est l’espoir » (A.L. Bondoux). »

 

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