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Témoignage de madame Michèle Agniel résistante et déportée

“Vous allez devenir à votre tour les témoins des témoins, et c’est un rôle très important”, dit Elie Buzyn, rescapé d’Auschwitz, aux jeunes d’aujourd’hui. Nos élèves sont, comme le dit Elie Buzyn, les porteurs de mémoire de demain. À ce titre, ils ont eu l’honneur de rencontrer Madame Michèle Agniel, résistante et déportée pendant la Seconde Guerre mondiale.


Dans le Paris occupé, elle est élève au lycée de la Porte de Vincennes et commence à manifester son opposition à l’occupant en distribuant des tracts. Puis, avec ses parents et ses frères et sœurs, ils cachent des prisonniers français. Ils viendront aussi en aide aux aviateurs américains et anglais, les habillant, les cachant, leur fabriquant des faux-papiers. Michèle a 16 ans, et elle est depuis deux ans déjà très engagée, aux côtés de ses parents qui intègrent le réseau de résistance Bourgogne.


Mais un jour, lorsqu’elle rentre chez elle, la Gestapo est là, avec sa mère dans l’appartement familial. On les a dénoncés. Accrochant d’un geste vif un doudou d’enfant à la fenêtre, sa mère a tenté de la prévenir de ne pas monter. Mais Michèle n’a pas levé la tête, elle n’a pas vu. Son père, lui, verra en arrivant dans la cour ce code qu’ils avaient imaginé mais il montera jusqu’à l’appartement malgré tout, pour rejoindre sa femme, sa fille et son fils. Ils sont arrêtés le 28 avril 1944 ; seul le frère de Michèle ne sera pas emmené et sera recueilli par des religieuses puis par des amis de la famille. Ils sont transférés à la prison de Fresnes puis déportés vers les camps des pays de l’Est en août 1945 par le dernier convoi en partance de Paris avant la Libération. Le père de Michèle meurt à Buchenwald en mars 1945. Elle et sa mère sont déportées à Ravensbrück où elles feront encore acte de résistance. Elles sont libérées par l’Armée rouge le 5 février 1945 et rapatriées à Paris le 21 juin 1945.

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Une fois rentrée, Michele Agniel a repris  ses études et est devenue institutrice. Elle a reçu de nombreuses distinctions françaises, américaines et britanniques pour ses actes de bravoure.

C’est au moment de l’émergence des idées négationniste dans les années 80 que s’imposera à elle le devoir de témoigner dans les écoles et les collèges, car comme elle le dit: “Quand on se dit qu’on ne peut pas accepter ça, on doit tout faire pour changer les choses.”

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