Petit poème pour y aller
Carl Norac
Un poème, parfois, ce n'est pas grand-chose.
Un insecte sur ta peau
dont tu écoutes la musique des pattes.
La sirène d'un bateau suivie
par des oiseaux ou un pli de vagues.
Un arbre un peu tordu
qui te parle pourtant du soleil.
Ou souviens-toi,
ces mots tracés sur un mur de ta rue :
"Sois libre et ne te tais pas !"
Un poème parfois,
ce n'est pas grand-chose.
Pas une longue chanson
mais assez de musique pour partir
En promenade ou sur une étoile,
à vue de rêve ou de passant.
C'est un aller qui part sans son retour
Pour voir de quoi le monde est fait.
C'est le sourire des inconnus
Au coin d'une heure, d'une avenue.
Au fond, un poème,
c'est souvent ça,
De simples regards,
des mouvements de lèvres,
la façon dont tu peux caresser une aile,
une peau, une carapace,
dont tu salues encore ce bateau
qui ouvre à peine les yeux,
dont tu peux tendre une main ou une banderole
(la suite demain...)