Une oeuvre de:

Edward MUYBRIDGE (1830-1904)

Mouvements décomposés d'un cheval au galop, vers 1878

épreuve photographique au collodion,

dimensions variables selon tirage

Une brève analyse de l'oeuvre:

Le sujet pris en photo, un cavalier faisant galoper sa monture, est saisi dans sa position à tous les moments de sa course. Cela permet de comprendre les mouvements que fait le cheval quand il galope, ce que l’on ne peut pas percevoir à l’œil nu. Avant cette expérience, personne ne savait qu’un cheval au galop reste en l’air un moment, sans appui.

De nombreux peintres avaient représenté la course d’un cheval de façon erronée*, c’est par exemple le cas de Théodore Géricault, dans son tableau Course de chevaux dit Le Derby de 1821 à Epsom (0, 92 m x 1,22 m, Huile sur toile, Musée du Louvre), qui montre les chevaux courant les jambes en avant et en arrière dans une position impossible !

Cette œuvre est une chronophotographie, c’est-à-dire une image formée de plusieurs (ici 12) photographies prises successivement (les unes après les autres) de façon très rapide. Deux scientifiques, Etienne-Jules Marey et Edward Muybridge, font des recherches sur le mouvement et mettent au point un appareil nommé « fusil photographique ». C’est celui-ci qui a permis de saisir ces 12 images.

Ces inventions permettront ensuite la naissance du cinéma : en 1895, une première projection publique est donnée. Un film est constitué d’une suite d’images fixes qui défilent (25 images par secondes). Le phénomène de persistance rétinienne** donne au spectateur d’un film l’illusion du mouvement.

Puisqu’il ne s’agit pas de faire une « belle image », ni de raconter une histoire, mais de se concentrer sur le galop, le cheval et son cavalier sont très contrastés, noir sur blanc, pour rendre le mouvement lisible.


** l’œil humain garde en mémoire une image pendant environ un dixième de seconde après son apparition. * erroné(e): avec des erreurs