Anonyme Masque Songyé Kifwebe,

avant 1947 Bois, pigment,

H. : 40 cm. ; L. : 25 cm. ; P. : 17 cm ; poids : 931g

Musée du Quai Branly

Brève analyse :

Chez de nombreux peuples d’Afrique, le masque incarne un esprit surnaturel, celui d’un ancêtre ou
d’une divinité. La danse du masque permet d’entrer en communication avec lui, pour l’accueillir,
l’honorer ou bien l’éloigner. Ce masque placé devant le visage, le costume et les accessoires, rendent
impossible la reconnaissance du danseur qui les porte.

Comme de nombreux masques kifwebe, originaire de la République Démocratique du Congo, celui-ci
articule ensemble des formes rondes et des formes angulaires, aux arrêtes pointues. Les stries
reproduites sur tout le masque sont de quatre couleurs : rouge, blanc, bleu et noir. La figure est
partagée en deux parties égales. De part et d’autre de la crête, les yeux, aux formes arrondies de demi
cylindres, ressortent et prennent une place importante qui rend le masque inquiétant. Le nez, terminé en triangle, laisse place à une bouche carrée et percée d’un trou. La vue de face a l’apparence d’un être humain. On dit qu’il s’agit d’un masque anthropomorphe. De profil, c’est complètement différent. Le masque semble devenir un oiseau avec son bec et sa crête. On parle alors d’un masque zoomorphe.

En fait, ce masque possède ces deux aspects. Le spectateur ne les découvre vraiment qu’au moment de la danse.

Par goût du secret, les peuples qui organisent les danses rituelles ne donnent pas d’explication ni sur les danses, ni sur leurs masques. Il est donc difficile de connaitre leurs fonctions exactes. A quoi servent-ils ? Quelque soient les hypothèses que nous faisons, la composition et la forme des masques s’imposent aux regards, intriguent et fascinent.