L'atelier d'écriture est en partenariat avec La Maison des écrivains et la première rencontre a lieu dans le cadre de leur programme L'Ami Littéraire.

Avant la rencontre avec l'auteur, le poète Jean-Louis Giovannoni, les élèves se sont familiarisés avec son œuvre et ont lu avec intérêt le recueil Les mots sont des vêtements endormis, illustrant leurs fragments préférés. Ils se sont interrogés sur les thèmes qui le traversent et l’art poétique qui s’en dégage.

Ils ont accueilli le poète par un tableau de poèmes, lecture à voix haute de ses aphorismes. Cette première mise en voix est émouvante pour tous, prélude aux nombreuses lectures à d’autres qui se feront lors de l’atelier.

Guidés par des amorces proposées par le poète, les élèves ont écrit, encouragés par sa présence et ses mots bienveillants. Souvent, ils ont beaucoup rédigé, prêts sans le savoir à investir cet espace nouveau, sans contrainte et sans évaluation. Le champ des possibles est ouvert et la variété des textes en témoigne.

En commun, ce passage du dedans au dehors, de l’intériorité au regard sur le monde. Chacun a ouvert une fenêtre, et les paysages se sont dessinés, peuplés parfois de cette foule grouillante des heures de pointe, mais aussi d’oiseaux symboles de liberté. C’est un présent composé qui se dessine sous nos yeux.

Une fois le texte écrit, il s’agit de le lire à tous, de donner vie à ses propres mots par sa voix, de les faire entendre aux autres tout en les découvrant soi-même. Lire à d’autres, c’est dé-voiler son texte, lui ôter ce voile de pudeur, de modestie, de méconnaissance, qui fait croire à l’auteur qu’il a écrit n’importe quoi. Jean-Louis Giovannoni le dit souvent « on n’écrit jamais n’importe quoi. » On entend ses mots parce que les autres les écoutent en même temps qu’on les prononce. C’est la magie des ateliers, lors desquels de nouvelles voix se font entendre.

L’atelier devient partage, la salle de classe ce lieu où s’entendent des voix distinctes, auparavant souvent tues. Les élèves ont réveillé les mots endormis qui sommeillaient en eux.

Mme Coudart, professeur des lettres classiques