Sortie au FESTIVAL PARISCIENCE

Les élèves de Terminales GF avec Mme Sandler, professeur de philosophie et Mme Abraham, assistante au CDI, ont assisté le 2 octobre, à une projection du film « Naturopolis : Rio » de Bernard Guerrini & Mathias Schmitt, à l’amphithéâtre  du Muséum national d’histoire naturelle (rue Cuvier, à Paris).

Vue Christ Rio

Ce film montre la très belle ville qu’était Rio, étendue sur la baie de GUANABARA – 380 km2 où se trouvent 130 îles - avec une nature foisonnante, une forêt tropicale en bord de mer, des quartiers modernes et riches et aussi des « favelas », maisons construites les unes à côté des autres,  sans permis de construire, par une population défavorisée, qui a supprimé la végétation, ce qui a engendré des glissements de terrain mortels quand des pluies diluviennes se sont abattues sur la ville : en 2010, il y a eu plus de 500 morts ou disparus consécutifs à ces intempéries .
La population a pris conscience de ces risques d’effondrements et s’organise pour y remédier. Un habitant des favelas, à l’origine d’une association pour restaurer la nature, aménager des parcelles de jardins partagés où les habitants peuvent cultiver des légumes, des fruits et des plantes, déclare : «  il faut transformer les problèmes en solutions ».
La question sociale à Rio est primordiale. La reconquête de la nature est vitale . Le film montre  ce que fut la baie de Copacabana il y a plusieurs décades, et la présente comme « la plus belle du monde » : il y avait une mosaïque d’écosystèmes détruite par des constructions , il y avait des forêts tropicales, des lagoons. Les ressources naturelles étaient considérables : culture du café, de la canne à sucre, arbres variés qui subissent un déboisement préjudiciable...

Vue 2 RioLes favelas de Rio sont des bidonvilles où vivent 2 millions d’habitants. Il n’y a pas de station d’épuration des eaux, les chemins et les communications sont insuffisants (des téléfériques ont été créés pour relier le sommet au pied de certaines favelas), il y a une criminalité, un commerce de drogues, c’est un « chantier » qui a besoin d’être «  pacifié ».

Plusieurs habitants des favelas ont pris conscience de la nécessité de changer le cours des choses et ont la volonté de transformer la vie de leurs concitoyens en aménageant des favelas durables : tel est le mouvement « verdejar », c’est à dire : reverdir, transformer une énorme poubelle en « oasis pour l’avenir » : c’est la politique des corridors verts : créer des chemins où l’on plante des légumes, des fruits et des lieux de récréation pour des enfants et adolescents désœuvrés. En entretenant ces jardins, ils trouveront aussi une occupation qui de surcroît, les valorise. Dans ces chemins, s’exprime la gaieté des musiques brésiliennes accompagnées d’instruments simples, qui peuvent être des objets récupérés.

Mangroves 2 RioIl y a des lieux à partir desquels Rio peut se régénérer. Les premiers sont les mangroves, comparées à des maternités car elles permettent le maintien de la biodiversité. L’accumulation de sédiments dans la baie de Rio a permis la constitution de mangroves : il s’agit d’un écosystème de marais maritime incluant un groupement de végétaux ligneux. Les mangroves sont des forêts ayant leurs racines dans l’océan, elles forment un écosystème exceptionnel qui favorise le développement de la pêche, fournit du bois, des plantes médicinales. Une mangrove peut former une barrière de protection contre la houle et les courants marins, elle peut aussi fixer des quantités importantes de carbone et empêcher que beaucoup de polluants ne parviennent dans les eaux côtières .

Les seconds sont des forêts urbaines, « des réservoirs bio ». Il est prévu de planter 24 millions d’arbres pour régénérer la nature.

Rio a besoin de visionnaires. Un architecte brésilien souhaite faire de Rio la capitale de la planète. « C’est une manne » que Rio ait été choisie pour les futurs Jeux olympiques : il faut désenclaver les favelas et les reverdir. Il faut aussi favoriser des communications, mettre en œuvre une politique de mobilité en multipliant les téléfériques, des espaces de rencontre pour créer une connection dans une favela séparée ; il convient d’introduire de la végétation dans l’urbanisation. Favelas RioLe but est de transformer les favelas en vrais quartiers où il y ait un accès à l’énergie, à l’eau potable .
Un géographe consacre son temps à surveiller la pollution dans certains quartiers de Rio où le fleuve a été souillé par un amoncellement d’une multitude de déchets : canapés, télévisions, ferraille, cadavres, bouteilles en plastique, au point que l’eau n’est pas récupérable.
Toute la question est de savoir si l’économie et la politique honoreront le vœu de plusieurs penseurs de faire de Rio, la ville emblématique de la cité durable : le monde économique doit repenser l’environnement différemment.Musée du futur Rio
Le film se clôt sur le Musée du futur, « Muse do Amanha » - musée de demain, tout blanc, en forme de caïman sur la baie de Rio, qui devrait abriter non pas la mémoire du passé, comme un musée traditionnel, mais les projets pour l’avenir.

Ce film montre tout le potentiel et la gaieté des habitants de Rio, les paysages, la faune de la forêt tropicale verdoyante qui doivent sans doute inspirer bon nombre d’artistes peintres.

 Au- delà de la mégalopole Rio, la question est de savoir si la société humaine sera capable de réparer les erreurs d’hier face à la dégradation d’une nature cependant vitale pour notre équilibre. Nous devons donc réfléchir sur les enjeux de l’écologie et favoriser la biodiversité .

Article rédigé par Nadine Sandler