L'annexe EPERNON

L'annexe EPERNON

Cette présentation de l'annexe Epernon, située au 102 rue Vieille du Temple, est proposée par Madame Bazin, professeur, à partir de travaux d'élèves réalisés en Itinéraire de Découverte.

1. LE QUARTIER DU MARAIS au XVIIIème SIECLE

Au XVIIème siècle, pendant le règne de Louis XIII, le Marais offre différents aspects : il y a un fort contraste entre les anciennes rues dont les constructions datent du Moyen-Age et les rues nouvellement percées avec des maisons neuves et des terrains vides pas encore aménagés. Dans ce nouveau Marais, des rues sont sinueuses, elles trahissent leur origine ancienne car aucun géomètre n'avait été chargé de les tracer.

Aux XVIème et XVIIème siècles, de nouvelles demeures commencent à remplacer les anciennes. Les trottoirs sont inexistants, ce qui rend la circulation difficile. Les rues sont recouvertes de gros pavés qui atteignent le pied des façades.
Au XVIIème siècle, le quartier du Marais est à la mode. Les nobles de robe y font construire des hôtels particuliers car il y a des terrains situés à proximité du Louvre, la résidence royale.

Les familles, elles, habitent dans les hôtels près des demeures royales. Le Marais abrite aussi des provinciaux qui louent des demeures déjà meublées ainsi que des diplomates, des étrangers de passage, des fonctionnaires et enfin des gens qui n'ont pas les moyens de se faire bâtir une demeure à leurs frais.

La place Royale (place des Vosges depuis 1800), voulue par le roi Henri IV et achevée en 1612, rappelle aux Parisiens le pouvoir royal. Elle est aussi le centre de la vie élégante et de nombreuses fêtes s'y déroulent. Madame de SEVIGNE, comme d'autres habitants de ce quartier, assiste à des cérémonies religieuses dans la lumineuse église Saint-Paul et Saint-Louis. Les Jésuites ont choisi de riches ornements qui séduisent les fidèles ; ils y découvrent, également, les compositions musicales de l'organiste Marc-Antoine CHARPENTIER ; pendant le Carême, le père BOURDALOUE leur dit de rudes

 

2. LA CONSTRUCTION DES BATIMENTS DE L'HOTEL LAUZON

A partir des années 1615-1620, sur les jardins maraîchers situés entre la rue de Turenne et la rue Vieille du Temple, des hôtels particuliers sont construits par le célèbre architecte lorrain Jean THIRIOT qui habite le quartier.

En 1620 commence la construction d'une "maison neuve" pour la famille GAUDART composée des conseillers du roi ; elle est actuellement située au 102 rue Vieille du Temple.
Jean de LAUZON et son épouse Marie GAUDART en héritent. Ce noble de robe préside le Grand Conseil du roi ; puis il devient intendant de Provence et de Guyenne, puis gouverneur du Canada et conseiller d'État. Le président de LAUZON est un amateur d'art, grand collectionneur de médailles.

Le plan de l'hôtel de LAUZON est typique, "entre cour et jardin".
Le bâtiment a changé plusieurs fois de propriétaire au cours des XVIIème, XVIIIème et XIXème siècles. Il passe en 1850 au bronzier d'art RAINGO et abritera longtemps son commerce. En 1938, l'hôtel acheté par l'État devient une annexe du lycée VICTOR-HUGO (lycée de jeunes filles).

 

3. L'ARCHITECTURE ET LA DECORATION DE LA PREMIERE COUR.

Un jour, si vous entrez dans la cour du collège Victor Hugo, annexe Epernon, en admirant les deux ailes qui l'encadrent, n'oubliez pas de vous retourner pour regarder la porte cochère par laquelle vous êtes passé.

fronton

Vous apercevrez, sans doute, à votre gauche, un long balcon porté par des consoles de pierres et construit au-dessus d'anciennes remises. Dans celles-ci, à la place de l'actuel débarras, vous auriez pu voir de vieilles charrettes.
Les jeunes filles, autrefois, s'appuyaient-elles sur cet élégant balcon (lui, aussi, du XVIIIème siècle comme les appuis des fenêtres) tout en jetant des regards distraits sur les grandes fenêtres bordées de pierres blanches et les trumeaux peints en fausse brique ? Elles pouvaient, aussi, poursuivre leurs échanges dans le jardin qui avait été aménagé à l'arrière du corps de logis.

cour-scann


4. LA DECORATION INTERIEURE DES BATIMENTS

rampe

Le matin, lorsque nous traversons la cour du collège Victor Hugo, nous apercevons un magnifique escalier à rampe de fer forgé du début du XVIIIème siècle nous rappelant le savoir-faire des anciens forgerons. L'escalier est accompagné de magnifiques marches en pierre. Malheureusement, pour suivre les règles de sécurité, cette rampe a été dotée d'une grille en décembre 2004, ce qui ne va pas sans dire, nuit à son esthétique.

 

 

 

escalier


secretariatEn avançant de quelques pas, nous découvrons un ancien boudoir circulaire de style Louis XVI qui accueille à présent le bureau de la CPE de notre collège. Nous vous rappelons que le boudoir est une pièce ayant accueilli les femmes d'un autre temps afin d'y déguster café et mets raffinés. Le boudoir était donc un petit salon.


Si nous montons au premier étage, nous découvrons une petite pièce tapissée d'anciens papiers ; la porte par laquelle on entre est surmontée d'un trumeau peint d'un décor floral et entouré d'une moulure.