Rencontre avec Gérard Davet et Fabrice Lhomme, reporters au journal Le Monde

Compte-rendu écrit par les élèves de 2deB

Le jeudi 7 décembre 2017, nous avons eu la visite de deux journalistes: Fabrice Lhomme et Gérard Davet. Ce sont deux grands reporters chargés du département d'investigation au journal Le Monde.
Avant de travailler pour Le Monde, Fabrice Lhomme travaillait pour L'Express et Gérard Davet au Parisien.

Passionnés par leur métier et malgré la concurrence une grande amitié s'est installé entre les deux journalistes durant leur carrière.

Aziza : Comment menez vous vos enquêtes et quelles sont vos sources ?


Gérard Davet : Je recherche des informations auprès d'informateurs en gardant leurs identités secrètes, je me rends sur les lieux d'investigation, et pose des questions aux personnes concernées. Par exemple, on m'appelle pour me dire que quelque chose c'est passé dans un lycée, je vais sur les lieux pour vérifier si c'est vrai en posant des questions aux professeurs et au proviseur pour avoir des informations tout en protégeant ma source et gardant donc son identité secrète et par la suite, réfléchir de mon côté. Puis je rédige mon article que je montre à 5 ou 6 autres personnes pour corriger et vérifier les fautes, puis nous publions l'article.

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Djeneba: Pourquoi êtes-vous devenus journaliste ?


Gérard Davet : Je suis devenu journaliste grâce à mes parents qui m'ont encouragé à faire des stages dans ce métier. Je n'avais pas de bonnes notes à l'école et je n'étais fort seulement qu'en écriture car je lisais beaucoup de livres.


Oumeyma et Matthieu: Est-ce que votre métier vous permet ou vous a permis de voyager ?


Fabrice Lhomme : Oui et non. Le travail d'un journaliste est très varié. Il y a des journalistes qui voyagent énormément comme les journalistes d'investigation, qui vont sur tous les lieux où il y a de l'action, dès qu'il se passe quelque chose, ce journaliste partira tout de suite sur les lieux, dans divers pays du monde. Et il y a d'autres journalistes qui restent en Europe, ou surtout en France comme les reporters, qui présentent l'action à la télé, où en direct sur les lieux des faits. Dans notre cas, nous faisons les deux, a l'époque où nous étions reporters nous restions en France à faire du direct et à exposer la situations. Mais il est vrai que, des fois, nous étions envoyés dans d'autre pays pour mener nos enquêtes.
Dans le domaine où nous sommes actuellement, nous ne voyageons pas à l'étranger. Mais Gérard a pu voyager de nombreuses fois parce qu'il a été reporter de guerre. Il a couvert de nombreux conflits dans différents pays.


Bilal: Quel est le sujet le plus important que vous avez traité, qui vous a tenu le plus à cœur?


Gerard Davet : Pour nous, le travail qui nous a le plus plu est d'écrire le livre sur François Hollande. Il nous a pris cinq longues années, plusieurs allers -retours à l'Elysée. Cela a eu des conséquences car la sortie du livre a provoqué le renoncement à la candidature présidentielle de François Hollande. Après ça, François Hollande ainsi que le président actuel, Emanuel Macron, ne veulent plus nous recevoir.


Idris: Qu' est-ce qui vous plait dans le métier de journaliste ?


Fabrice Lhomme: Ce qui me plait dans ce métier c'est la diversité des choses que l'on peut faire: journaliste de sport, de guerre, d'investigation, etc... Il faut aussi aimer  être fouineur et curieux car en tant que journaliste d'investigation nous devons aller recueillir des informations, aller poser des questions, etc...


Kouloud : Quel a été votre parcours professionnel ?


Gérard Davet: Je n'aimais pas l'école. J'ai même raté mon Bac. C'est ma mère qui m'a aidé; elle m'a inscrite dans un lycée privé et j'ai pu avoir mon Bac, puis elle m'a inscrite dans école de journalisme où j'ai été accepté 40ème/40. Cela m'a beaucoup plu malgré le fait qu'au début je voulais devenir professeur ou policier.


Fabrice Lhomme: Je n'appréciais pas l'école mais j'aimais beaucoup lire et écrire surtout grâce aux journaux sportifs et j'écoutais la radio aussi. J'étais fort en orthographe mais pas en grammaire. Je me destinais à une carrière de footballeur. Je voulais devenir rédacteur dans les magazines sportifs. Je suis donc devenu journaliste.

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Amine, Samy et Jonathan : Est-il possible d'avoir une vie privée en dehors du métier de journaliste ?


Gérard Davet : Cela dépend du type de journalisme. Oui pour les journaliste posés, comme présentateur ou chroniqueur. Non, pour ceux qui sont souvent sur le terrain et qui se déplacent fréquemment, en particulier pour les arrivants dans le métier qui sont très souvent confrontés à ce type de situation.
Notre vie privée n'est pas forcément évidente mais elle est possible. Il est difficile pour nous car nous devons sans arrêt répondre aux appels téléphoniques, regarder l'actualité et même, de retour chez nous, nous réfléchissons tout le temps à nos travaux ou encore nous pouvons repartir d'une minute a l'autre. En plus, c'est un travail à risque car nous recevons énormément de menaces. Quand nous nous rendons dans un lieu, parfois, ce sont les policiers qui nous escortent. Tout ça fait que la plupart des couples ne tiennent pas.


Léna: Recevez-vous des menaces?


Gérard Davet: Oui nous recevons des menaces de mort notamment. Des gens viennent à nos portes pour nous déposer des lettres de menaces envers nos proches notamment.


Fabrice Lhomme: Une fois une personne est venue déposer à ma porte un cercueil portant mon nom et celui des mes filles.