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Les Papillons - Nerval

Les Papillons

 

De toutes les belles choses
Qui vous manquen mceclip6 - 2020-03-24 10h35m03sn hiver,
Qu'aimez-vous mieux ?
- Moi, les roses ;
- Moi, l'aspect d'un beau pré vert ;
- Moi, la moisson blondissante,
Chevelure des sillons ;
- Moi, le rossignol qui chante ;
- Et moi, les beaux papillons.
Le papillon, fleur sans tige
Qui voltige,
Que l'on cueille en un réseau ;
Dans la nature infinie,
Harmonie
Entre la plante et l'oiseau.

                                                     Gérard de Nerval

En bas de cette page, vous pouvez écouter la poésie lue par votre serviteur.

 

Explications :

De toutes les belles choses
Qui vous manquent en hiver,
Qu'aimez-vous mieux ?

→ Ici, le poète pose la question de ce qui manquent aux gens lorsqu'ils sont en hiver et que la nature n'a pas encore repris ses droits, n'a pas encore repoussé : tout est triste, sans couleur, alors qu'au printemps, tout revit et tout se colore. Il demande donc ce qu'aiment voir les personnes quand le printemps arrive.

Il imagine ensuite un dialogue entre plusieurs personnes qui donnent chacun leur avis :

- Moi, les roses ;
- Moi, l'aspect d'un beau pré vert ;
- Moi, la moisson blondissante,
Chevelure des sillons ;

Chacun donne son avis. Le premier a envie de revoir les roses, le deuxième aimerait voir à nouveau un beau pré vert, le troisième la couleur d'un champ qu'on serait prêt à récolter (les champs de blé ont habituellement une couleur blonde, quand ils sont mûrs). Les blés, lorsqu'il y a du vent, ressemblent à des cheveux qui flottent au vent. Les sillons sont les lignes creuses que l'on trouve dans les champs et qui servent à planter les graines - de blé, ici.

- Moi, le rossignol qui chante ;
- Et moi, les beaux papillons.
Le papillon, fleur sans tige
Qui voltige,
Que l'on cueille en un réseau ;

Le poète commence à parler de celui qui sera le sujet de son (long) poème, le papillon.

fleur sans tige

Ici, il compare le papillon à une fleur (puisqu'il a de très belles ailes, très colorées, cela lui fait penser à une fleur, seulement, comme le papillon vole, il n'a pas de tige. La fleur est attachée à sa tige, le papillon, non. C'est la seule différence qu'il voit.

Que l'on cueille en un réseau ;

C'est le vers le plus compliqué du poème. Il continue sa comparaison avec la fleur, qui peut, elle, être cueillie à la main. Le papillon, lui, s'envole quand on veut l'approcher. On utilise donc un réseau de fils, c'est-à-dire un ensemble de fils très serrés, que l'on appelle un filet à papillon.

En voici un exemple, c'est le réseau de fils dont il parle. : blobid0

 

 

Dans la nature infinie,
Harmonie
Entre la plante et l'oiseau.

La « nature infinie », c'est le fait qu'on en trouve partout, qu'elle semble ne jamais finir, qu'elle est très variée.

Harmonie
Entre la plante et l'oiseau.

Ici, le poète parle d'« harmonie » entre la plante et l'oiseau, c'est-à-dire qu'il trouve que le papillon ressemble à la fois à une plante (il le comparait à une fleur) et à un oiseau (puisqu'il vole). Il voit le papillon comme faisant le lien entre les plantes et les oiseaux. L'harmonie, c'est quelque chose d'agréable, qui permet d'être en paix, heureux. ici, le papillon est un bel animal qui permet au monde des plantes et des oiseaux de se rapprocher, de se ressembler, de vivre ensemble, puisqu'il ressemble aux deux.

 

 

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