Collection Permanente/L’image et son double.

La visite du Centre George Pompidou fut l’occasion pour nos élèves de visiter l’exposition permanente du musée. Ainsi, Madame CHOUKROUN enseignante d’arts appliqués a pu nous sélectionner des œuvres contemporaines surprenantes, éphémères, monumentales, incompréhensibles, poétiques, sombres, troublantes, lumineuses, nous permettant alors de nous plonger dans l’univers de l’art moderne et de la création contemporaine.

L’exposition plus modeste, L’image et son double fut celle de la réflexion philosophique sur notre rapport au réel, au vrai, à l’image et donc à la représentation. Par ailleurs, cette exposition met l’accent sur les procédés de la reproduction photographique comme la diapositive, la photocopie ou encore le scan numérique. Elle démystifie également le discours qui consisterait à croire que reproduire est une chose facile. Effectivement, aujourd’hui les images sont produites et reproduites et circulent avec une telle fulgurance que l’on oublie qu’elles sont, un instant fugace saisi, « une expérience nonchalante de l’instant » Bachelard.

Wallace Berman, Silence Series #4, 1967 de la série : Verifax collages.

Samuel Fosso.

Samuel FOSSO, Le Chef (qui a vendu l’Afrique aux colons), 1997.

C’est à la Maison Européenne de la photographie que nous découvrons l’œuvre monumentale du photographe camerounais Samuel FOSSO. Ce fut une très belle découverte. Très souvent nous connaissons les œuvres de ses prédécesseurs Malik SIDIBE et Seydou KEITA. Avec cette rétrospective, on pénètre dans l’univers d’un Samuel FOSSO où le genre de l’autoportrait s’imprègne d’une consistance très forte, au fur et à mesure de notre avancée au sein de l’exposition. Effectivement, c’est avec la naïveté de l’enfant que les premières photos sont prises et qu’elles mettent en exergue la beauté des Noirs. Mais très rapidement on comprend que l’autoportrait lui permet de mettre en lumière certaines thématiques qui lui sont chères. Le rapport de l’homme à lui-même, la dénonciation du colonialisme et les conséquences de la décolonisation  africaine, le travestissement, la primauté de grandes figures noires, les traumatismes des guerres, le respect des anciens et de nos traditions, ou encore la transparence des Noirs dans les plus hautes sphères du Vatican. Autant de thèmes balayés de manière prodigieuse, esthétique, profonde et ce à travers 300 clichés qui nous invitent à la déférence et à la réflexion. En résumé, une exposition très riche et incontournable.

                                                                                                                                                KICHENASSAMY Frantz