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École élémentaire d'application
14, rue François Coppée
75015 PARIS
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Hommage à Samuel Paty (15/10/2021)

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Hommage à Samuel Paty 2 Hommage à Samuel Paty  1

Nous avons décidé en conseil des maîtres de répondre à la demande institutionnelle d’hommage à Samuel Paty par une organisation spécifique.
Nous avons rendu hommage à Samuel Paty en des termes qui avaient pour intention de dire que la liberté de conscience et la liberté d’expression, dans le cadre du respect de l’ordre public, étaient des droits accordés à chaque personne vivant en France.
Nous nous sommes adressés uniquement aux élèves de cycle 3. Les élèves ont été rassemblés dans la cour où j’ai prononcé quelques mots pour définir le rôle émancipateur de l’école, pour dire combien il est essentiel d’apprendre à raisonner, à critiquer, à mettre à distance, à dire sans mépriser.
J’ai mentionné un acte grave mais n’ai donné aucun détail.
Un travail de longue haleine sera entrepris dans chaque classe autour de la Charte de la Laïcité, avec réflexion sur les principes et les valeurs de la République.

Discours prononcé le 15 octobre 2021
« L’école sert à instruire les élèves, à transmettre des savoirs. Les élèves viennent apprendre ces savoirs, ils viennent apprendre à comprendre. Apprendre mais pas seulement. L’école est aussi un lieu de rencontre avec les autres enfants, des enfants différents de la famille et des copains. On apprend le respect de l’autre, sa couleur, sa religion. On apprend à débattre, à écouter un autre avis que le sien sans se fâcher.
En France, l’instruction est obligatoire pour permettre à tous les enfants d’apprendre quels que soient leurs origines, leur sexe, leur couleur de peau, le travail de leur parent, leur religion. L’école accueille tous les enfants et leur permet de devenir citoyens et citoyennes. L’école aide à sortir des croyances, à se détacher des « fake news », on parle du rôle émancipateur de l’école.
Le 16 octobre 2020, un professeur d’histoire au collège faisait son travail. Il apprenait à ses élèves à réfléchir et il leur expliquait ce qu’était la liberté d’expression : dans notre pays, on a le droit de dire ce qu’on veut, de critiquer les idées, mais il y a des limites pour protéger les personnes des propos blessants qui entrainent davantage de violences.
Dans son cours, ce professeur a montré des dessins (des caricatures). Pour certains parents, ce professeur a fait une erreur. Ces parents se sont fâchés, ils ont utilisé les réseaux sociaux pour le dénoncer et propager de la haine contre lui. Quelques heures plus tard, il était mort. Il a été tué pour avoir fait son travail, celui d’apprendre à réfléchir.
Je vous propose de rester assis ensemble, tranquilles et de penser à ce que la haine de l’autre peut entraîner comme violence »

 

Véronique Stéphan