Autoportrait à la frontière

Résidence d'artiste "Autoportrait à la frontière"

Avril-juin 2022 : « Autoportrait à la frontière » Projet artistique avec Bruno ALLAIN.

A partir du mois d’avril, les deux classes d’UPE2A ont travaillé avec Bruno ALLAIN écrivain plasticien parisien. Cette collaboration a amené les élèves à réfléchir sur la notion de frontières, sur le parcours, sur l’identité et les émotions.
L’approche artistique et philosophique proposée par Bruno ALLAIN a conduit à la réalisation de dessins abstraits accompagnés de textes portant sur le passage de frontières (parcours migratoire) ou sur des émotions vécues lors de moments particuliers de la vie de nos élèves.
Les séances en classe ont été complétées par des sorties au musée des Arts et Métiers ou par la visite de la statue de la Liberté pour terminer l’année sur la notion de liberté.
Les élèves de chaque classe ont été ravis de pouvoir s’exprimer d’une manière différente grâce à l’art et l’écrit. Ces moments de création ont permis de riches échanges entre les jeunes.
L’émotion est aussi au rendez-vous pour celle ou celui qui regarde ces œuvres et lit ces textes si personnels.

 

Voici par exemple le texte correspondant au dessin :

 

J’ai été avec ma meilleure amie au parc en Mauritanie. Ce jour-là elle m’a raconté beaucoup de choses. Ce jour-là était difficile.
Elle m’a raconté une histoire triste. Ça fait mal au cœur ! Elle s’est disputée avec ses parents. Elle pleurait beaucoup et j’ai essayé de la consoler mais c’était difficile pour elle de comprendre ce que je disais. Mon amie ne veut pas se marier avec l’homme que ses parents ont choisi pour elle. Elle m’a dit qu’elle voulait être libre. J’ai demandé pourquoi. Elle : je voulais pas me marier maintenant. Aissata ma copine toi seule vas me comprendre, oui ma belle quelle solution ? Elle m’a donné rendez-vous au parc. On a discuté de beaucoup de choses mais moi je n’étais pas d’accord. Elle m’a dit : s’il te plait je veux quitter ici.
Plus tard, moi aussi je suis d’accord pour partir avec elle, sinon je la perds. C’est comme ma sœur mais je n’ai pas envie non plus de laisser ma grand-mère.
Ce jour est difficile pour moi mais j’ai pris une décision : partir pour la France.